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Visite d'une laiterie

Du tank à la bouteille, découvrez le parcours du lait chez Lactinov (80)


TNC le 03/06/2019 à 06:04
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Avec ses 230 millions de litres de lait collectés chaque année, elle est bien loin de la plus grosse laiterie française, et pourtant Lactinov a tout d'une grande. Appartenant au groupe Lact'Union, la laiterie d'Abbeville dans la Somme (80) collecte 650 élevages du secteur. À l'occasion de la journée mondiale du lait, l'usine ouvrait ses portes pour nous emmener dans les coulisses de la production, d'où sortent tous les ans 163 millions de bouteilles et 13 000 tonnes de matière grasse.

Le groupe coopératif Lact’Union est le fruit d’une fusion entre deux laiteries historiques picardes : Coop’Alliance (dans l’Aisne) et la VPM (Somme). Aujourd’hui, Lact’Union collecte 230 millions de litres de lait par an dans les départements des Hauts-de-France mais également dans la Marne, le Loiret et l’Yonne.

Le groupe est réparti sur trois sites de production, dont le principal (l’usine Lactinov) se situe à Abbeville dans le département de la Somme et produit 163 millions de bouteilles (dont 18 millions en bio).

À l’occasion de la journée mondiale du lait, l’usine a ouvert ses portes et accueilli pas moins de 1 100 visiteurs. Vous aussi, découvrez le site de production, de la collecte à la brique de lait :

1. La collecte

Lactinov Abbeville emploie 250 salariés dont 30 chauffeurs laitiers. (©TNC)

30 chauffeurs sillonnent la campagne 365 jours par an pour collecter les 650 exploitations laitières du secteur. Arrivé à l’usine, le lait est échantillonné pour mesurer sa cryoscopie, la température et vérifier l’absence d’antibiotiques. Si tout est validé, le camion est déchargé puis lavé.

2. Écrémage et pasteurisation

Pour faire des économies d’énergie, le lait cru froid est utilisé grâce à un circuit spécifique pour refroidir le lait pasteurisé. (©TNC)

Le lait cru est pasteurisé, stocké dans de grosses cuves puis il est écrémé (ou non) pour obtenir du lait écrémé, demi-écrémé ou entier. Le lait obtenu part alors au stock, à l’atelier de stérilisation, ou à l’atelier de préparation des recettes.

3. Beurrerie

Contrairement au beurre destiné à une seconde transformation, le beurre de baratte est beaucoup plus lent à produire. (©TNC)

Lactinov produit deux types de beurre :

– le « Nizo » destiné aux industriels, pour une seconde transformation

– et le beurre de baratte traditionnel, destiné à la consommation.

Les experts de la laiterie rappellent d’ailleurs qu’un vrai beurre traditionnel doit porter la mention « beurre de baratte ». Attention aux appellations « beurre baratté » qui peuvent tromper le consommateur car elles ne renvoient pas à un barattage à l’ancienne.

4. Embouteillage

Les différents moules permettent à l’usine de fabriquer des contenants de toutes tailles. (©TNC)

Le lait stérilisé est homogénéisé puis placé dans un tank aseptique pour être ensuite dosé en bouteilles. Ces dernières sont fabriquées sur place par un procédé d’extrusion et de soufflage qui assure une production de 50 000 bouteilles à l’heure. Elles sont également 100 % recyclables, un critère important pour la laiterie.

Difficile d’imaginer que les bouteilles créées étaient de base du plastique liquide qu’on a chauffé, coulé et gonflé dans un moule. (©TNC)

Les bouteilles vides sont désinfectées puis séchées jusqu’à recevoir la quantité de lait nécessaire. Elles sont ensuite scellées grâce à la pose de l’opercule. Viennent ensuite le codage des bouteilles et l’emballage en packs.

La pose de l’opercule scelle les bouteilles qui sont ensuite marquées de la date de production et du numéro de lot. (©TNC)

5. Stockage

Le lait est stocké en palettes dans un hangar dédié avant d’être rechargé en camions pour être livré chez les clients du groupe. (©TNC)

Les packs de lait sont mis en palettes puis stockés jusqu’à être expédiés, après validation par la qualité. Assez impressionnant, le hangar de stockage peut contenir jusqu’à 11 000 palettes, soit deux semaines de stockage. Dans cette partie, fini les caristes : le stock est entièrement robotisé, l’opérateur n’a qu’à saisir le code de la palette demandée pour la voir déposée au bon endroit.

Développer une production à forte valeur ajoutée

Grégoire Aufort, directeur des achats de Lactinov, témoigne : « En France, la consommation de lait diminue de 3 % par an. Il nous faut absolument nous diversifier. » Pour cela, la laiterie mise sur le bio. Pour rappel, seuls 6,5 millions de litres de lait collectés sont issus de l’agriculture biologique, un tout petit chiffre face aux 230 millions de litres totaux. Pourtant, la laiterie est demandeuse. Pour cela, elle met en place un accompagnement à la conversion (prime de conversion et garantie de prix durant cette période).

Outre le bio, Lactinov a une autre carte à jouer grâce à ses produits à forte valeur ajoutée : l’infantile, le lait aromatisé et le vitaminé. Enfin, le grand export développé en 2013 ouvre un champ de possibles : « Cela représente 13 % de l’activité du groupe. Nous expédions des produits dans une cinquantaine de pays dont principalement l’Asie et l’Afrique. »