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Reconversion professionnelle

Du bâtiment à l’élevage laitier : Olivier Balard l’a fait !


TNC le 29/11/2021 à 05:57
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Olivier Balard élève, avec ses deux associés, 180 vaches normandes sur 160 ha de surface fourragère, dont 100 ha d'herbe. (©Olivier Balard)

Ancien maçon puis chef de chantier, Olivier Balard est maintenant associé au Gaec Normandys à Lieuron (Ille-et-Vilaine). À 16 ans, il avait déjà hésité entre ce secteur et l'agriculture ! Pourquoi et comment devient-on éleveur de vaches laitières après 18 ans dans le bâtiment ? Installé depuis le 1er avril 2020, le producteur est notamment passé par une période de parrainage, puis de salariat.

Olivier Balard a travaillé pendant 18 ans dans la maçonnerie, en tant que chef de chantier notamment. « Ça me plaisait bien. Puis les cadences ont augmenté, avec de plus en plus de déplacements et une main-d’œuvre difficile à gérer », raconte-t-il. Attiré par l’agriculture depuis tout petit, il a passé pas mal de temps dans les fermes voisines, et a même hésité à faire des études agricoles. Mais comme il n’y avait pas d’agriculteur dans la famille, il a choisi le bâtiment, qui l’intéressait aussi. Ne s’y épanouissant plus, il saisit l’occasion de revenir à ses premières amours.

Apprendre à gérer une ferme.

« Il fallait que je saute le pas avant mes 40 ans si je voulais bénéficier du parcours d’installation aidé, pour accéder à la DJA (dotation jeune agriculteur) bien sûr mais également aux formations », explique-t-il. « C’est essentiel de se former, au niveau technique comme à la gestion d’une exploitation agricole, surtout quand on s’installe en hors cadre familial ! », insiste celui dont l’installation en élevage laitier est effective depuis le 1er avril 2020. Et il faut continuer à le faire tout au long de sa carrière et ne pas hésiter, non plus, à échanger avec d’autres producteurs. »

10,5 mois de parrainage et 2,5 ans de salariat

Olivier suit un BPREA en polyculture-élevage de neuf mois au CFPPA du Rheu, situé dans son département, l’Ille-et-Vilaine. Parallèlement, il s’inscrit à Pôle emploi, qui lui verse une aide. Assez vite, une opportunité se présente : une exploitation, qu’il connaissait depuis sa jeunesse, recherche un salarié agricole ou un associé. En 2018, le jeune homme, alors âgé de 35 ans, réalise un stage de parrainage de 10,5 mois, suivi d’une période de salariat de 2,5 ans.

Même habitué aux travaux agricoles, il faut se familiariser avec l’exploitation.

Habitué au travail de la ferme, notamment dans cet élevage d’Ille-et-Vilaine, il souhaitait « se familiariser encore davantage avec son fonctionnement ». « C’est important pour un hors cadre familial de compléter, par de la pratique, la formation théorique suivie avant de s’installer ! », ajoute le jeune producteur. Comme de vérifier que le métier d’agriculteur ou d’éleveur convient vraiment. » Il s’agit aussi « d’apprendre à travailler avec ses futurs associés, pour voir si ça colle au niveau caractère ».

Entre salarié et éleveur : qu’est-ce qui change ?

Le métier, la ferme, les éleveurs : à la fin du parrainage, tout convient à Olivier. Alors pourquoi ne pas rejoindre le Gaec tout de suite ? « Au départ, celui-ci comptait six membres et au même moment, quatre allaient partir à la retraite ou changer de profession. D’où plein de démarches à effectuer, de choix à faire, de décisions à prendre… En plus, avant leur départ, ils ont décidé de convertir leur exploitation à l’agriculture biologique. J’ai préféré attendre que tout soit réglé », détaille-t-il.

Aucun regret d’avoir changé de vie.

Installé depuis un an et demi maintenant, Olivier Balard a un peu de recul et ne regrette pas son changement de vie ! « Être son propre patron, travailler pour soi, exercer un métier varié, jamais répétitif, c’est formidable ! », confirme-t-il. Et entre salarié d’élevage et éleveur, qu’est-ce qui change et qu’apprécie-t-il le plus ? « Éleveur, répond-il sans hésiter. Je fais plus d’heures mais j’ai plus de responsabilités. Sachant que chaque membre du Gaec arrive à se libérer un week-end sur deux. »

Plus d’heures, mais plus de responsabilités.

Il met également en avant la diversité des tâches. « Les salariés agricoles sont souvent affectés à la traite. Certes, chaque associé est en général spécialiste d’un domaine, les cultures ou le troupeau par exemple, mais ils doivent être polyvalents pour pouvoir se remplacer. L’intérêt dans mon cas : je le suis tout le temps, je m’occupe des animaux et je participe aux travaux culturaux ! »