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Reportage à la ferme des Nots (76)

Distribuer le concentré en salle de traite pour simplifier le travail


TNC le 22/11/2021 à 06:02
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Le sechoir represente un investissement de 620 000 € subventionne a hauteur de 40 %. (©TNC)

Avec un système de plus en plus herbager, via le pâturage l'été et une ration foin l'hiver, Amandine et Mathieu Benard ont opté pour les alimentateurs en salle de traite Hanskamp. Cela leur permet de continuer à distribuer du concentré fermier simplement.

Installés depuis 12 ans en réunissant trois exploitations laitières, Amandine et Mathieu Benard élèvent 110 vaches laitières sur 175 ha de SAU en Seine-Maritime, dans la zone de Neufchâtel.

Le Gaec ferme des Nots (76) en quelques chiffres :
4 UMO (2 associés, 1 salarié et 2 apprentis)
175 ha de SAU (dont 110 ha d’herbe, le reste en blé, orge, maïs grain, betteraves fourragères)
110 VL principalement en race normande
Référence laitière : 1 million de litres (pour AOP Neufchâtel)
Livraison de 870 000 l/an
Production : 24 litres/VL
Taux moyens : 41/35
Atelier de taurillons : 50/an environ + une dizaine de bœufs

Le couple a su faire évoluer son élevage vers un système herbager, le cahier des charges pour la production de Neufchâtel AOP y incitant grandement. « Les vaches pâturent du 20 mars à début décembre mais on nourrissait principalement à l’ensilage d’herbe et de maïs l’hiver. Plus récemment, nous avons pris goût au foin et nous avions envie de produire un lait de meilleure qualité pour l’AOP », explique Mathieu.

Voilà donc un an que le séchoir en grange a pris ses quartiers sur l’exploitation. Équipé d’un déshumidificateur d’air, il a une capacité de 600 t de foin. « Il nous permet de faire jusqu’à 4 coupes d’herbe sur nos pâtures et il permettra à terme d’assurer une ration hivernale composée uniquement de foin et betterave fourragère à l’auge », se réjouit Amandine.

Distribuer le concentré en salle de traite

« Avant, on distribuait le concentré dans la ration mélangée mais c’était difficile de savoir qui consommait quoi. Les génisses, qui passent en général en fin de traite, ne devaient pas en avoir assez. Depuis qu’elles l’ont de façon individualisée, elles reviennent mieux en chaleur. » Car en effet, Amandine et Mathieu ont installé des alimentateurs automatiques en salle de traite en novembre 2019.

Ils ont opté pour le modèle PipeFeeder de Hanskamp et ont installé 16 postes sur leur salle de traite existante. « L’installation d’un Dac n’était pas envisageable dans notre système car ça obligeait les vaches à repasser dans le bâtiment et il nous aurait fallu plus de place. De plus, on voulait un alimentateur capable de distribuer un mélange fermier », explique Mathieu. Coût total : 32 000 €, avec le montage et l’achat de la cellule compris. « Il faut aussi compter 3 à 4 €/boucle mais on les utilisait déjà pour les veaux qui sont nourris au Dal. »

« Les génisses rentrent mieux dans la salle de traite et gigotent moins. On trouve qu’elles libèrent leur lait plus rapidement aussi. » Et malgré le système pâturant, le couple reste attaché à distribuer du concentré : « Cela permet une meilleure reprise d’état après le vêlage et ça joue un rôle sur la reproduction ; on a gagné en IVV. »

Un concentré fermier pour un maximum d’autonomie

Pour le fonctionnement, c’est simple : à leur entrée en salle de traite, les vaches sont détectées grâce à leur boucle. La descente de l’aliment se déclenche seulement quand l’éleveur a actionné la fermeture de la porte arrière du quai, ça évite le picorage par les vaches gourmandes. Elles reçoivent ensuite une quantité de concentré selon leur position dans la courbe de lactation. Voici ce qu’ont défini les éleveurs (quantité pour deux traites) :

Jours de lactationPrimiparesMultipares
0 – 30 jours1 à 3 kg1 à 2,5 kg
30 – 150 (primi) ou 120 jours (multi)3 à 2,5 kg2,5 à 2 kg
150 (ou 120) – 200 jours2,5 à 1,50,5
200 – 350 jours1,5 à 0,50,5

« On continue à distribuer du concentré aux génisses en fin de lactation pour favoriser leur croissance. Quant aux vaches, les réformes partent en contrat viande donc on a tout intérêt à ce qu’elles soient en état », expliquent-ils. La portion est distribuée tout au long de la traite (ici définie à 6 minutes sur le logiciel) en petite quantité de 50 g à chaque rotation de la vis. « C’est le seul bémol : lorsqu’une rangée est finie de traire mais qu’il reste de l’aliment à distribuer, ça ralentit la cadence de traite. Mais c’est rare. »

Le concentré est un mélange fermier composé de :

  • 40 % de maïs grain
  • 20 % de pulpe de betterave
  • 10 % d’orge
  • 30 % de tourteau de colza.

Les céréales produites sur l’exploitation sont aplaties avant d’être mélangées au reste des aliments (via la mélangeuse à raison de 7 à 8 t à chaque fois) et mis en cellule. Le mélange doit être bien sec pour ne pas altérer le système de distribution. Pour s’en assurer, les éleveurs ont prévu une case dans le séchoir avec un plancher spécifiquement adapté pour les grains.

Une cellule du séchoir en grange a été spécialement conçue pour sécher les céréales du mélange. (©TNC)

Pas d’entretien, si ce n’est le dépoussiérage de la cellule d’aliment de temps en temps. Le constructeur recommande aussi de recalibrer les alimentateurs à chaque remplissage de la cellule pour limiter les erreurs.. Grâce au logiciel, ils peuvent aussi modifier leur plan de complémentation à tout moment.

« On n’a pas augmenté notre coût alimentaire, estiment-ils. Ce qu’on distribue à la traite, c’est ce qu’on mettait dans la mélangeuse avant. On est même plus précis. » Et Amandine complète : « L’idée, c’est de simplifier le travail. L’alimentateur étant automatique, le trayeur n’a pas à s’en soucier. L’hiver, les salariés pourront s’occuper de la traite puis distribuer ou repousser le foin et les betteraves, c’est tout. De quoi gagner en temps libre », conclut-elle.