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Confédération paysanne

Des mesures contre la peste porcine menacent des éleveurs de plein air


AFP le 19/11/2019 à 17:16

Les mesures préventives de « biosécurité » visant à éviter la propagation en France de la peste porcine africaine (PPA) pénalisent les éleveurs de plein air, qui répondent pourtant à une demande environnementale et sociétale, a déploré mardi la Confédération paysanne de l'Hérault.

Les mesures mises en œuvre par l’administration pour que la France reste indemne de la PPA, une maladie sans danger pour l’homme mais désastreuse pour le cheptel, « ne protègent que l’élevage industriel et menacent l’élevage de plein air que toute la société appelle de ses vœux », a assuré Émilie Dequiedt, porte-parole de la Confédération paysanne de l’Hérault.

« On ne prend pas les mesures adaptées qui seraient de surveiller les transports d’animaux, décontaminer les camions… » et mieux gérer les populations de sangliers, vecteurs de la maladie, a-t-elle ajouté, en marge de la visite d’un élevage de porcs en plein air à La Boissière (Hérault), à une vingtaine de kilomètres de Montpellier.

Propriétaire de cet élevage de 9 hectares, Dominique Soulier ne décolère pas face aux nouvelles contraintes règlementaires prévues dans le cadre de l’application du plan de biosécurité porcine : clôtures coûteuses, sas de sécurité, vêtements anti-contamination. Selon ce membre de la Confédération paysanne, ces mesures visent à « maintenir à bout de bras un système industriel à bout de souffle » et vont « continuer à tuer les élevages paysans respectueux du bien-être animal, de la qualité des produits et de l’environnement ». « C’est pas parce qu’on est déguisé en pingouins qu’on va arrêter ce virus », a-t-il ironisé, en distribuant la panoplie règlementaire en plastique et en invitant les visiteurs à passer via un « sas de sécurité » improvisé : « Sachant qu’on rentre 10 à 15 fois par jour ça va être pratique », a poursuivi l’éleveur.

« Depuis 15 ans, on a abattu plus de 2 000 cochons qui sortent d’ici : je n’ai jamais eu un porc saisi à l’abattoir », a-t-il souligné.

« Ces mesures vont impacter de manière phénoménale la trésorerie des éleveurs », a aussi estimé Jean-Emile Sanchez, autre éleveur de porcs de plein air de la Confédération paysanne de l’Hérault. « Si on nous impose ces clôtures, nous on demande que l’ensemble du matériel et de la main d’œuvre soient pris en charge à 100 % par une taxe sur la filière industrielle ».

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