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Brexit

Des États membres s’inquiètent pour la pêche dans le projet d’accord


AFP le 16/11/2018 à 10:14

Des États membres se sont inquiétés jeudi de l'avenir des flottes de pêche européennes dans les eaux britanniques au lendemain de la publication du projet d'accord sur le Brexit.

Jeudi matin, le président du Conseil européen a annoncé un sommet le 25 novembre au cours duquel les 27 États membres demeurant dans l’UE doivent donner leur aval au travail des négociateurs. « Une attention particulière sera accordée aux accords sur la concurrence équitable et la pêche », a averti mercredi soir le ministre néerlandais des Affaires étrangères Stef Blok.

Selon plusieurs sources diplomatiques, la pêche pourrait s’avérer un point délicat, en particulier pour les pays dont les flottes pêchent habituellement dans les eaux britanniques : la France, l’Espagne, le Portugal, le Danemark, ou encore les Pays-Bas. « La pêche est un vrai problème. Vous connaissez les communautés de pêcheurs, à quel point elles peuvent donner de la voix. Idem du côté britannique », a observé un diplomate européen interrogé par l’AFP. Outre-Manche, le sujet de la pêche a été l’un des thèmes de la campagne pro-Brexit. Un de ses collègues a rappelé de son côté que le Conseil européen avait donné des garde-fous pour la négociation, à savoir que si l’UE donnait accès à son marché aux produits de la mer britanniques, les Européens devaient avoir en retour l’accès aux eaux territoriales du Royaume-Uni. Selon un troisième diplomate européen cependant, « l’accord ne s’écroulera pas à cause du poisson. À la fin, la raison prévaudra ». « On est en train de réfléchir aux moyens d’obtenir les meilleures garanties sur le sujet, par exemple dans la déclaration politique sur la relation future », qui doit accompagner l’accord sur les conditions du divorce, a confié une autre source européenne.

La politique commune de la pêche prévoit un système de quotas, négocié chaque année à Bruxelles. Selon les termes du projet d’accord négocié, il continuera de s’appliquer au Royaume-Uni jusqu’à la fin de la période de transition qui suivra la date effective du Brexit. Mais, les produits de la pêche et de l’aquaculture sont exclus du « territoire douanier unique » composé de l’UE et du Royaume-Uni que les négociateurs ont imaginé comme solution de dernier recours si Londres et Bruxelles n’étaient pas tombés d’accord, à l’issue de la période de transition, sur un futur partenariat. « Tous les pays membres ne sont pas contents de cela », a reconnu le responsable européen.