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Chez Jérôme Vaudé (08)

Des chantiers de récolte plus nombreux, mais une meilleure autonomie alimentaire


TNC le 02/12/2022 à 17:05
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En diminuant la part de maïs dans la ration de ses vaches allaitantes, Jérôme Vaudé a amélioré son autonomie alimentaire. Une stratégie qui lui demande un peu plus de temps et de surface, mais qui lui permet de gagner en autonomie.

A l’occasion de son installation en 2015, Jérôme Vaudé, agriculteur dans les Ardennes a revu le système d’affouragement de ses 120 charolaises. De 25 kg de maïs ensilage dans la ration, l’éleveur est passé à 10 kg, ce qui lui permet de se passer de correcteur azoté, sauf pour la ration d’engraissement. 

Pour ce faire, l’éleveur a misé sur la diversification des fourrages. En plus d’une dizaine d’hectares de maïs ensilage, l’éleveur a implanté 7 ha de luzerne, 6 ha de ray-grass et trèfle ainsi que 10 ha de méteil. « Cela permet de diversifier les fourrages, s’il y en a un qui fonctionne moins bien, l’autre prend le relais » commente l’éleveur, qui a également travaillé sur la qualité de fourrages via des fauches précoces.

Apprendre des années sèches

Si ce système lui permet d’être quasiment autonome en protéines sur l’exploitation, les récoltes restent aléatoires au gré de la météo. « J’ai rencontré tout de même des échecs, il y a eu deux grandes sécheresses ces dernières années et c’est difficile d’implanter quelque chose quand il fait sec. Maintenant j’implante plus à l’automne qu’au printemps. Je sème par exemple mon méteil à l’automne, et je croise mon semis avec la luzerne. Cela permet à la luzerne de prendre racine durant l’hiver et lorsque je fauche mon méteil au printemps, la luzerne reprend le dessus. »

Plus de temps, et des investissements matériels

L’éleveur, qui a investi dans une enrubanneuse en Cuma, ainsi qu’une faucheuse frontale et une mélangeuse l’admet : « il y a un coût à s’équiper », même si les systèmes de partage du matériel rendent les investissements plus facilement accessibles. Travailler l’herbe est également plus chronophage que la culture du maïs. « On doit revenir plusieurs fois au cours de la campagne. Quatre fauches de luzerne, c’est quatre coupes, quatre andainages, quatre pressages, ça a un impact sur le temps passé et la main d’œuvre » souligne l’éleveur.

Privilégier le pâturage

L’herbe pâturée apparaît alors la plus rentable. Jérôme Vaudé cherche à travailler au mieux ses surfaces en herbe. L’éleveur a notamment tenté l’implantation de méteil en sur-semis sur une parcelle dégradée. La parcelle de 14 ha, découpée en 7 paddocks a été pâturée durant le mois de mai « ça ne m’a rien coûté, pas besoin de fauche » apprécie l’éleveur. Les repousses d’avoine ont d’ailleurs pu être repâturées durant l’été.