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Eoliennes de Nozay

Dépôt d’un référé réclamant l’arrêt provisoire du parc


AFP le 12/02/2021 à 17:52

Une agricultrice de Loire-Atlantique a déposé un référé vendredi au tribunal administratif de Nantes pour réclamer l'arrêt provisoire d'un parc éolien qu'elle estime responsable de nuisances sur son élevage de vaches laitières et sur sa propre santé, a-t-on appris auprès de son avocat.

Cette procédure intervient juste après la publication mardi d’un rapport public préconisant un arrêt total pendant dix jours du parc éolien des « Quatre Seigneurs » à Nozay pour réaliser un « test », après d’importants troubles constatés dans deux élevages de vaches laitières situés à proximité de ce parc mis en service en 2013.

« Des centaines de vaches sont mortes ou ont avorté ou elles ne peuvent plus produire de lait, depuis huit ans c’est une catastrophe », a expliqué à l’AFP Me Fabrice Di Vizio à propos de l’exploitation de sa cliente Céline Bouvet qui souffre elle-même d’« une fatigue chronique totalement inexpliquée, de céphalées absolument épouvantables avec des bourdonnements, des acouphènes extrêmement importants et fait régulièrement un certain nombre de malaises inexpliqués ».

Le référé déposé est un référé « mesure utile » qui devrait déboucher sur une décision dans un délai d’une dizaine de jours. « Le but du référé, c’est d’avoir une mesure provisoire, la mesure provisoire étant l’arrêt du parc le temps que des investigations soient menées et finalement c’est un peu une fenêtre thérapeutique, c’est-à-dire on voit ce qu’il se passe quand on arrête sur quinze jours ou sur trois semaines », a fait valoir Me Di Vizio. « Seule la réalisation d’un test d’arrêt total du parc dans son acception large permettrait de sortir de la situation actuelle », préconisent le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et le Conseil général de l’alimentation (CGAAER) dans le rapport publié mardi.

Les auteurs du rapport, qui relèvent l’existence d’autres « phénomènes a priori comparables » en France, largement médiatisés, préconisent aussi la création d’un « observatoire national de veille des dégradations de santé animale (…) en lien supposé avec l’implantation d’infrastructures électriques au sens large en milieu rural ».

Avant le référé, l’agricultrice avait déjà déposé plainte auprès de la commission des requêtes de la Cour de Justice de la République (CJR) le 20 janvier contre quatre ministre pour « complicité par aide à l’administration de substances nocives », à titre principal, et « omission de combattre un sinistre » à titre subsidiaire. Mme Bouvet avait déposé au même moment une plainte contre X pour « administration de substances nocives » devant le tribunal judiciaire de Nantes.