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À la criée

Coquilles Saint-Jacques en abondance et chute des prix


AFP le 03/03/2019 à 19:14

Les stocks de coquilles Saint-Jacques, au plus haut au large des côtes françaises, ont fait augmenter considérablement la quantité de marchandises dans les criées, et par ricochet chuter les cours, a indiqué vendredi l'organisme public FranceAgriMer, présent au Salon de l'agriculture.

« On a une situation d’un stock qui se porte bien, parce qu’il y a eu des efforts de gestion qui ont été mis en place par les professionnels depuis de nombreuses années », a rappelé lors d’un point de presse Jérôme Lafon, délégué pour les filières pêche et aquaculture.

« Résultat, derrière, comme on a des modalités de gestion axées sur l’effort de pêche et pas forcément sur un quota maximal de capture globale, on a des débarquements qui sont plus importants, avec des prix qui fléchissent à des niveaux historiquement bas », a-t-il ajouté.

Le prix du kilo de Saint-Jacques vendu du bateau à la criée est ainsi tombé de « plus de trois euros le kilo » vers la fin 2018 à « moins de deux euros » actuellement, une chute des cours qui touche principalement la coquille normande, selon Jérôme Lafon et le comité national des pêches (CNPMEM), contacté par l’AFP.

« Sur d’autres gisements, les prix sont beaucoup plus stables », a précisé le CNPMEM.

Fin septembre, l’Ifremer avait signalé des stocks de coquilles Saint-Jacques au plus haut, que ce soit en baie de Seine ou en baie de Saint-Brieuc, attribuant cette situation à la gestion vertueuse mise en place depuis les années 2000 par les pêcheries, ainsi qu’à des conditions environnementales propices.

Auparavant, à la fin août, des heurts étaient survenus dans les eaux européennes entre pêcheurs français de coquilles, dont les bateaux mesurent 16 mètres maximum, et britanniques dont la pêche à la coquille est beaucoup moins réglementée.

« C’est assez frustrant de voir les efforts de gestion qui ne sont pas récompensés par le marché », a ajouté Jérôme Lafon, qui évoque un prix payé par le consommateur parisien descendu autour de 5 euros le kilo.

Il a évoqué plusieurs pistes pour « retrouver de la valeur ajoutée », parmi lesquelles la transformation, « pour toucher d’autres marchés que le frais », ou le développement de l’exportation, un débouché sur lequel la Saint-Jacques n’est pas très présente à ce jour.