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Culture fourragère

Connaître les critères pour choisir la bonne variété


Alimentation et fourrages le 06/12/2017 à 12:25
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Précocité, ploïdie, remontaison, alternativité, résistances aux maladies... Autant de critères qui entrent en compte dans le choix d'une variété. Pour pouvoir comparer et classer les variétés à utiliser, le Gnis rappelle les définitions de ces critères.

Le Gnis donne quelques rappels de définition des critères variétaux des graminées et légumineuses afin de faire un choix en fonction de leur pertinence par rapport à la situation :

– « Ce critère concerne les ray-grass anglais, d’Italie et hybride ainsi que le trèfle violet. Il existe des variétés diploïdes. La plante est plus riche en matière sèche et a un port plus dressé. Elles conviennent mieux à la fauche. Les variétés tétraploïdes sont plus riches en eau, ont des feuilles plus larges et retombantes. Elles sont plus appétentes et conviennent mieux au pâturage. »

– « Ce stade est atteint lorsque l’on constate 10 épis ou 10 fleurs au mètre linéaire. Après ce stade, la valeur du fourrage diminue. Des dates théoriques sont publiées sur Herbe-book. Valables surtout pour le centre-ouest de la France, ces dates sont à régionaliser mais l’intérêt est de pouvoir comparer des variétés entre elles. Il est important de ne pas confondre précocité avec vitesse d’implantation lors du semis ou avec vitesse de démarrage au printemps. Ce critère concerne toutes les espèces. »

– « Ce critère concerne également toutes les espèces (sauf le trèfle blanc). Une date théorique est publiée. Ce stade est atteint lorsque la plante fait, pour toutes les espèces, 25 cm (feuilles relevées) ou 20 cm pour le ray-grass anglais. Il y a aussi des variations régionales mais surtout liées au climat de l’année (températures de février). On peut malgré tout comparer des espèces ou des variétés entre elles. »

– « Ce critère concerne toutes les graminées. Elle correspond à la durée, exprimée en jours, entre le stade départ en végétation et le stade début épiaison. Plus cette durée est longue, plus il sera possible de constituer des stocks d’herbe sur pied sans que le fourrage ne perde de sa valeur fourragère par évolution du stade physiologique. »

– « Ce critère concerne également toutes les graminées. Plus une variété est remontante, plus elle a tendance à reproduire des épis après chaque exploitation, ce qui peut être une qualité ou un défaut en fonction des objectifs d’exploitation, fauche ou pâture. Deux espèces remontent systématiquement : le ray-grass d’Italie et le brome. Des situations de stress de la plante (coups de froid, de sec ou de chaleur) peuvent encore accentuer la remontaison. La prédisposition à remonter est exprimée par une note de 1 à 9 : 9 étant très remontant et 1 peu remontant. »

– « Presque toutes les graminées sont non alternatives, c’est-à-dire que l’année de l’implantation, la plante ne fait pas d’épis. Le brome est alternatif. Chez le ray-grass d’Italie il existe des variétés alternatives et des variétés non alternatives. Chez la fléole, les festulolium, le ray-grass hybride, le ray-grass d’Italie non alternatif, il peut y avoir une prédisposition variétale à ce qu’il y ait un peu d’alternativité. Cette prédisposition, plus ou moins forte, est notée et est communiquée sur Herbe-book. »

– « Le ray-grass hybride est issu de croisement entre un ray-grass anglais et un ray-grass d’Italie. Selon les variétés de ray-grass hybride, certaines sont plus proches du ray-grass anglais, d’autres du ray-grass d’Italie, d’autres encore sont strictement intermédiaires.

Les festulolium sont issus de croisement soit de ray-grass anglais ou de ray-grass d’Italie avec une fétuque élévée ou une fétuque des prés. Il existe donc quatre types de festulolium en fonction des espèces dont ils sont issus. Chez le brome, il existe deux types botaniques : le sitchensis (moins remontant et moins alternatif, plutôt pour le pâturage) et le cathartique (plutôt pour la fauche).

Chez la luzerne, il existe des variétés de type nord et de type sud. Les types nord sont mieux adaptés aux fauches espacées, sont productives et résistent au froid. Les variétés de type sud (mais qui peuvent malgré tout être utilisées dans le nord-ouest de la France !) sont adaptées aux coupes fréquentes, voire au pâturage si elles sont associées à des graminées.

Chez le trèfle blanc, on distingue les types de variétés par la taille des feuilles : type nain, moyen ou géant. Au sein d’un de ces types, on peut distinguer différents niveaux d’agressivité. L’agressivité est la capacité de la variété à dominer les espèces avec qui elle cohabite. »

– « Chaque variété est testée dans des conditions optimum et les résultats des rendements sont publiés pour la première coupe, pour la production de printemps, puis d’été-automne et pour toute l’année. »

– « La prédisposition naturelle de la variété à résister aux maladies est observée et l’information transmise. C’est important car c’est le seul moyen de lutte possible contre les maladies qui peuvent altérer la productivité, l’appétence, la pérennité et la valeur du fourrage. La note 9 est attribuée pour les variétés très résistantes, jusqu’à 1 pour les variétés sensibles. »

– « Au bout des trois années d’observation, on estime la dégradation du couvert : la note 9 est attribuée pour un maintien parfait du couvert jusqu’à la note 1 pour la disparition du couvert. »

– « La richesse en protéines s’exprime en pourcentage de protéines (N X 6,25). La valeur UFL est transmise pour toutes les variétés analysées en même temps et au même stade. La teneur en sucres solubles permet de s’informer sur la capacité de la variété à se conserver sous forme d’ensilage. Ces critères sont transmis pour les ray-grass anglais, la fétuque élevée, la luzerne et le dactyle. »

– « Ce critère ne concerne que la fétuque élevée dont le défaut était la dureté des feuilles. Cette caractéristique a été estompée par la sélection et les variétés sont beaucoup moins dures et donc plus appétentes. Les notes attribuées vont de 1 (feuilles rigides) à 9 (feuilles tendres). L’occasion est de rappeler que le progrès génétique a permis d’améliorer de 1,6 kg de lait par vache et par jour la production permise entre une variété rigide et une variété souple. »

– « Des dates de dormance sont attribuées pour les variétés de luzerne. Plus une variété est « dormante » (note basse), plus elle résiste au froid l’hiver et se réveille plus tardivement au printemps. »