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Campagne 2023

Chute des surfaces de maïs grain et à l’inverse, record pour le tournesol


TNC le 17/05/2023 à 15:30
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Agreste publie ses premières estimations de surfaces en maïs, tournesol et soja pour la campagne 2023. (©TNC)

D'après les données arrêtées au 1er mai, Agreste fait le point sur les emblavements en grandes cultures de la campagne 2022/2023 et livre notamment ses premières estimations de surfaces en maïs, tournesol et soja. En 2023, la sole de maïs baisserait nettement par rapport à l'an dernier. Évaluées à 1,3 Mha, les surfaces de maïs grain enregistreraient d'ailleurs leur plus bas niveau depuis plus de 30 ans. À l'inverse, la sole de tournesol progresse légèrement et atteindrait 0,9 Mha, un record depuis la fin des années 1990.

Le service statistique du ministère de l’agriculture livre ses estimations de surfaces au 1er mai 2023. En maïs grain (y compris semences), les surfaces sont évaluées à 1,3 Mha, soit environ 100 000 ha de moins qu’en 2022 et 200 000 ha de moins que la moyenne 2018-2022. « Pour la première fois depuis trente ans, la sole de maïs serait donc en deçà de 1,4 Mha », précise Agreste.

« Hormis en Bretagne, où les surfaces seraient en légère hausse (+ 4 %), la baisse est générale. Elle est particulièrement marquée en Pays de la Loire (- 17 %) et en Occitanie (- 11 %) ».

Évolution des surfaces de maïs grain 2023 par rapport à 2022. (©Agreste)

Selon Agreste, « cette première estimation des surfaces de maïs pour l’année 2023 reflète les arbitrages réalisés par les agriculteurs en défaveur de cultures exigeantes en eau durant l’été. Au risque climatique s’ajoute celui des prix, qui n’est pas favorable au maïs : les prix des engrais et du gaz restent élevés tandis que celui du maïs chute depuis quelques mois. »

Les données étant arrêtées au 1er mai, les semis, ralentis par les conditions météo du mois d’avril, n’étaient pas terminés à cette date. En effet, le rapport Céré’Obs de FranceAgriMer comptabilisait 59 % des semis réalisés au 1er mai, contre 81 % en 2022 et 75 % en moyenne sur 2018-2022.

Du côté du maïs fourrage, les surfaces, estimées à 1,2 Mha, diminueraient de 4,2 % par rapport à 2022 et de 8,8 % par rapport à la moyenne 2018-2022. « La culture, historiquement présente dans le Nord-Ouest, verrait ses surfaces diminuer de 6 % en Normandie, de 1 % en Bretagne et de 4 % en Pays de la Loire. »

Évolution des surfaces de maïs fourrage par rapport à 2022. (©Agreste)

Aussi, la sole de sorgho grain, évaluée à 51 000 ha, repart à la hausse (+ 6,5 % sur un an) après deux années de baisse en 2021 et 2022. Elle reste toutefois inférieure à la moyenne quinquennale (- 27,3 %).

Les surfaces d’orge de printemps sont légèrement révisées à la hausse au 1er mai par rapport à l’estimation réalisée en avril. Évaluée désormais à 491 000 ha au lieu de 488 000 ha, elle reste néanmoins en baisse de 13,6 % par rapport à 2022 et de 18,6 % par rapport à la moyenne 2018-2022.

Hausse pour le tournesol et baisse pour le soja

« Le recul global des surfaces de céréales (- 1,1 % sur un an)  serait contrebalancé par l’augmentation des surfaces de protéagineux (+ 3,3 %) et, plus encore, par celle des surfaces d’oléagineux (+ 4,9 %). Déjà en forte hausse en 2022, les surfaces d’oléagineux atteindraient 2,4 Mha en 2023 et progresseraient ainsi de 14,7 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années ».

Pour cette campagne 2023, les semis de tournesol sont estimés à 868 milliers d’ha. Ces surfaces seraient en très légère hausse sur un an (+ 0,8 %) et supérieurs ainsi de 24,2 % à la moyenne 2018-2022. « Elles diminueraient légèrement dans le Sud-Ouest, restant néanmoins élevées. Dans toutes les autres régions, les surfaces de tournesol seraient en hausse (+ 3 % en région Centre et dans le Grand-Est, + 7 % dans les Pays de la Loire). »

Évolution des surfaces de tournesol 2023 par rapport à 2022. (©Agreste)

Pour le service statistique du ministère de l’agriculture, « la culture profite de prix avantageux et de coûts de production moindres que ceux des autres cultures de printemps, malgré un rendement décevant en 2022 ». 

La sole de soja est, elle, évaluée à 167 000 ha. « Elle serait en diminution de 8,3 % par rapport à 2022 mais proche de la moyenne 2018-2022 (- 0,6 %). L’ensemble du territoire est concerné par cette baisse de surfaces, c’est en Bourgogne-Franche-Comté qu’elle est la plus importante (- 24 %) ». 

Évolution des surfaces de soja 2023 par rapport à 2022. (©Agreste) 

Précision pour les betteraves et les pommes de terre

Les premières estimations présentées en avril dernier se confirment pour les betteraves sucrières alors que les semis touchent à leur fin. La sole 2023 s’établit à 380 000 ha, « soit une diminution de 5,3 % par rapport à 2022 et de 11,8 % par rapport à la moyenne 2018-2022. La baisse est plus limitée dans les Hauts-de-France (- 5 %) et dans le Grand-Est (-2 %) où les surfaces de betteraves sont les plus importantes ».

En ce qui concerne les pommes de terre de conservation et demi-saison, les surfaces, estimées à 154 000 ha, seraient « quasi-stables par rapport à 2022 et à la moyenne des cinq dernières années, tandis que celles de pommes de terre de féculerie (19 000 ha) diminueraient de 10,3 % sur un an et de 18,4 % par rapport à la moyenne 2018-2022 ».