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Chez V. Bissière

Associer pâturage et autonomie alimentaire en veau de lait sous la mère


TNC le 10/05/2023 à 08:31
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Pâturage tournant dynamique, prairies multi-espèces et méteil grain ont permis au Gaec de Carelles de travailler en toute autonomie alimentaire.

Installé depuis 2021 sur la ferme familiale en polyculture élevage, Vincent Bissière a totalement repensé le système d’alimentation des bovins. D’un système basé sur le ray-grass, l’éleveur a fait le choix de passer aux prairies multi-espèces. « Avant, il fallait des apports d’engrais, de l’irrigation, et un renouvellement des prairies chaque année », résume l’agriculteur dans une vidéo publiée par l’Institut de l’élevage.

Prairie multi-espèces et méteil grain

Vincent Bissière a donc misé sur une prairie multi-espèces à base de luzerne, fétuque, dactyle, ray-grass, trèfle blanc et violet pour le pâturage. Pour le stockage, le choix s’est porté sur la luzerne, seule ou associée au dactyle. Un choix réfléchi qui permet de s’adapter au sol calcaire et particulièrement séchant des parcelles. L’irrigation reste cependant un plus pour assurer la bonne implantation des cultures à l’automne.

Pour fournir un fourrage adapté aux besoins de chaque catégorie d’animaux, une bonne gestion des stocks est primordiale. La première coupe d’enrubannage de luzerne est dédiée aux vaches en lactation, la seconde pour les vaches à l’engraissement. L’éleveur privilégie également les fauches précoces

Pour complémenter la luzerne, un méteil à base d’orge, pois fourrager et pois protéagineux est implanté. Le méteil est récolté en grain puis broyé sur la ferme.

Pâturage tournant dynamique 

L’éleveur a également fait le pari du pâturage tournant dynamique : une pratique qui demande une certaine organisation en production de veaux sous la mère. Le bâtiment et son environnement proche ont été repensés pour permettre la sortie facile des animaux. Les cases offrent un accès modulable à l’extérieur via un jeu de barrières. Les vaches rentrent ainsi matin et soir pour les tétées. Elles passent la nuit sur une parcelle parking, et retournent pâturer en journée. 26 ha sont ainsi disponibles à proximité du bâtiment.

Le pâturage tournant dynamique est mis en place sur les prairies temporaires et permanentes. « On est parti sur une base de paddocks d’environ 40 arrhes que l’on fait pâturer deux à trois jours selon la production », explique l’éleveur, qui maintient un délai de retour de 25 à 28 jours.

Le troupeau s’est globalement bien adapté à ces modifications. « On a un meilleur contact avec le troupeau puisqu’on les manipule tous les deux à trois jours » estime Vincent Bissière. Le changement de système alimentaire aura également eu un effet bénéfique sur l’état des animaux, avec une NEC plus linéaire durant l’année, et des poids de carcasse plus élevés sur les vaches de réforme comme les veaux sous la mère. 

Le pâturage tournant dynamique aura également permis d’allonger la saison de pâturage : « on gagne trois semaines sur la saison estivale et on a augmenté la part d’herbe pâturée à 80 sur la période fin mars – début juillet ».

Ces changements ont été permis par une modification de l’assolement de l’exploitation : on a augmenté de 7 à 8 ha la partie pâturée, destinée uniquement aux vaches, dans un souci d’optimisation du pâturage tournant dynamique. Un système qui permet de dégager une marge brute de 411 €/UGB, d’après les données fournies par Cap protéines.