Annie Genevard appelle au respect du protocole sanitaire contre la dermatose
AFP le 07/12/2025 à 11:40
La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) pourrait tuer 10% des bovins en France si le strict protocole sanitaire en vigueur n'était pas respecté, a mis en garde samedi la ministre de l'Agriculture, venue défendre à Besançon le récent abattage d'un troupeau de 83 vaches dans le Doubs.
Cette maladie « très grave », et qui se propage « à une vitesse foudroyante », « peut entraîner la mortalité de 10% du cheptel bovin français, c’est à dire plus d’un million et demi d’animaux », a averti Annie Genevard lors d’un point presse à la préfecture.
La stratégie sanitaire officielle, qui prévoit notamment, si une bête est contaminée, d’euthanasier tout le troupeau, « a porté ses fruits en Savoie et en Haute-Savoie », a fait valoir la ministre : dans ces deux départements alpins, « nous avons éradiqué la maladie en quatre mois » et « la vie est revenue », selon elle.
« Oui, la stratégie mise en place fonctionne et nous protégerons l’élevage français », a encore insisté Annie Genevard.
Mardi, l’abattage d’un troupeau de 83 vaches dans un élevage de Pouilley-Français, dans le Doubs, s’est déroulé de manière houleuse : des centaines de manifestants étaient venus protester contre cette mesure et les forces de l’ordre ont dû faire usage de gaz lacrymogène.
A posteriori, la préfecture du Doubs a fait état jeudi de résultats d’analyses montrant que quatre vaches, et non pas une seule, étaient en fait contaminées dans ce troupeau.
2 700 animaux euthanasiés en 5 mois
Annie Genevard, qui devait rencontrer samedi l’éleveur touché par cet abattage massif, a revendiqué un discours « de compassion, mais aussi de vérité », excluant tout assouplissement du protocole.
« Après le désespoir de l’abattage d’un troupeau, il y a l’espoir de la reconstitution d’un troupeau, du retour à la vie dans la ferme. Et c’est à cet espoir qu’il faut absolument s’accrocher », a-t-elle souligné.
Sur environ 2 700 animaux euthanasiés en France depuis cinq mois, plus de 1 700 l’ont été dans une zone se partageant entre la Haute-Savoie, la Savoie et l’Ain, premier foyer de l’épizootie qui frappe désormais dans les Pyrénées et le Doubs.