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Dossier : Réforme de la PAC

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Coronavirus

Le marché aux fleurs de Hyères fermé : des milliers de pivoines bientôt jetées


AFP le 18/03/2020 à 16:Mar
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Pour la députée européenne Irène Tolleret, qui siège à la "Comagri", la réforme de la Pac sera pas applicable avant 2023 (©Pixabay)

Ce devait être le pic de la saison, mais le premier marché aux fleurs de France à Hyères a été contraint de fermer en raison du Covid-19 et les horticulteurs doivent se résoudre à jeter des milliers de pivoines.

Lundi, la Société d’intérêts collectifs agricoles (Sica) du marché aux fleurs de Hyères a décidé de fermer ses portes face au Covid-19 et a mis ses salariés au chômage technique. Avec cette mesure, le premier marché de fleurs coupées de France et quatrième en Europe, derrière les Pays-Bas, prive les quelque 580 producteurs de la région de ses acheteurs internationaux. Avec la fin du marché des anémones et des renoncules, les pivoines devaient prendre le relais. « L’impact est considérable, mais encore difficile à chiffrer, cela dépendra combien de temps ça dure, mais on n’est pas optimiste », explique Michel Mallait, de la Chambre d’agriculture du Var.

« Les pivoines primeurs sont pleinement impactées, on espère que celles qui arrivent plus tard, entre le 20 avril et le 20 mai, seront sauvées, on verra… », poursuit le conseiller horticole de la Chambre d’agriculture. « C’est une catastrophe, on travaille toute l’année pour réaliser entre le 15 mars et le 15 mai notre chiffre d’affaires annuel », a réagi auprès de l’AFP Jean-Marc Bogetto, producteur de pivoines à Hyères.

Durant cette période, l’horticulteur explique réaliser environ 200 000 euros de chiffre d’affaires grâce à la vente de ses quelque 300 000 fleurs au marché de Hyères. « On les regarde fleurir et on les jette. Certains de mes confrères ont installé des chariots en bord des routes, mais on ne peut pas les distribuer, il faut éviter les contacts… », souligne  Jean-Marc Bogetto. « On pleure tous les jours de voir ça, heureux néanmoins de ne pas être malade », poursuit l’agriculteur qui « se demande comment la filière va pouvoir être aidée ».

Habituellement, cinq jours par semaine, 300 acheteurs, grossistes, expéditeurs et fleuristes viennent s’approvisionner sur le marché qui commercialise quelque 100 millions de tiges par an, dont des pivoines pour lesquels les producteurs bénéficient d’une renommée internationale et qui s’arrachent à prix d’or. « C’est catastrophique économiquement, même si, évidemment, ce n’est rien par rapport à des vies », souligne Gilles Rus, directeur de développement de la Sica. « On va essayer de soutenir les producteurs en payant les ventes réalisées le mois dernier, même si on sait déjà que certains clients n’arriveront pas à nous payer », ajoute M. Rus.

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