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Dossier : Réforme de la PAC

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Farine

La pénurie de conditionnement masque l’effondrement du principal débouché


TNC le 05/05/2020 à 14:May
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Pour la députée européenne Irène Tolleret, qui siège à la "Comagri", la réforme de la Pac sera pas applicable avant 2023 (©Pixabay)

Si les Français peinent, depuis quelques semaines, à trouver de la farine dans les magasins, il n’y a cependant pas de pénurie en France, a rappelé l’Association nationale de la meunerie française. Le manque s’explique par les difficultés à conditionner en petite quantité. Parallèlement, les meuniers doivent faire face à l’effondrement de la demande des boulangeries et des industries.

Ces dernières semaines, les Français confinés et aux fourneaux plus qu’à l’accoutumée se sont plaints de ne pas trouver de farine dans leurs magasins habituels, ou d’être limités dans les quantités qu’ils pouvaient acheter. Alors qu’en parallèle, les exports français de blé se portent bien, cette apparente pénurie domestique a alimenté quelques controverses.

Lire aussi : Vers un record absolu d’exports de blé français vers les pays tiers

Or, « la production de blé français est en moyenne deux fois supérieure aux besoins du marché français, ce qui laisse une grande marge de manœuvre pour satisfaire les besoins de clients étrangers », rappelle Passion céréales, association d’information et de communication gérée par l’interprofession céréalière.

Une pénurie de conditionnement

En effet, la pénurie ne concerne pas la farine en elle-même : « l’explosion conjoncturelle et exceptionnelle de la demande des consommateurs pour la farine en paquets de 1 kg a mis en évidence une situation paradoxale : un conditionnement rare alors que les meuniers français ont su réagir et adapter leurs outils industriels à leur capacité maximale avec des stocks de farine suffisants pour couvrir la demande », explique l’Association nationale de la meunerie française (ANMF) dans un communiqué diffusé le 4 mai.

En temps normal, le marché de la farine en GMS représente 190 000 tonnes, soit seulement 5 % de la farine vendue en France. Avec le confinement, les Français prennent l’essentiel de leurs repas à domicile et cuisinent davantage, par nécessité mais également pour s’occuper, ce qui a multiplié la demande en farine de deux à cinq fois, précise l’ANMF.

Lire : Ventes de farine et coronavirus : Pendant le confinement, on s’enfarine à domicile

Et la logistique peine à suivre. Ainsi, l’Allemagne, principal pourvoyeur de sachet de 1 kg, privilégie désormais son marché intérieur.

Et si les meuniers français se mobilisent pour répondre à la demande, « les lignes d’ensachage françaises en paquets de 1 kg destinés à la grande distribution ne sont néanmoins plus suffisantes pour répondre à la demande actuelle. De plus, le ralentissement des transports et des conditions de travail consécutifs à la crise du covid 19 impactent directement les approvisionnements », déplore l’ANMF.

Pour l’association, la pénurie apparente dans les GMS ne doit pas occulter la réalité économique de la filière, qui connait l’effondrement de ses principaux débouchés : la boulangerie artisanale, où les consommateurs se rendent beaucoup moins, et l’industrie agroalimentaire. Une demande en farine qui représente normalement 90 % de la farine vendue, précise l’ANMF.

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