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Dossier : Réforme de la PAC

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Crise sanitaire

Didier Guillaume reconnait « une déception » vis-à-vis de l’UE


TNC le 21/04/2020 à 12:Apr
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Pour la députée européenne Irène Tolleret, qui siège à la "Comagri", la réforme de la Pac sera pas applicable avant 2023 (©Pixabay)

Interviewé sur Europe 1 le 21 avril, le ministre de l’agriculture a fait le point sur les conséquences de la pandémie de Covid-19 sur l’agriculture, rappelant les mesures mises en place en France et regrettant la faible réactivité de la Commission européenne. Cette dernière n’a toujours pas mis en place les mesures exceptionnelles attendues par les producteurs européens.

Si les agriculteurs continuent de travailler pour nourrir les Français et s’adaptent aux modifications de la demande alimentaire de leurs concitoyens, certaines entreprises et filières sont directement impactées par les conséquences des restrictions liées à la lutte contre le Covid-19.  

Lire aussi : Le secteur agricole s’adapte à la crise en dépit des difficultés

« Nous sommes en train de faire beaucoup d’efforts, toutes les entreprises agricoles peuvent bénéficier des mêmes aides que les autres TPE et PME », a rappelé le ministre de l’agriculture sur Europe 1, le 21 avril. La fermeture de la restauration hors domicile est en effet un « vrai problème » pour certains produits, comme le vin ou les fromages. A ce niveau, « l’Union européenne n’a pas encore totalement répondu à nos demandes, a-t-il poursuivi. Oui, il y a une déception », a souligné Didier Guillaume, rappelant que les 27 pays européens ont envoyé un courrier demandant à la Commission de réagir rapidement. «  Je crois qu’elle va le faire, qu’elle peut le faire dans les heures, les jours qui viennent, mais chaque jour qui passe, c’est une erreur pour nos activités de production », a-t-il déploré.

Les pays européens demandent notamment des aides au stockage privé. « Le lait est la filière qui me soucie le plus », a ajouté le ministre, déplorant une « surproduction » et « des prix qui s’effondrent ». Alors que la Fédération nationale bovine a de son côté dénoncé hier le manque de réactivité du ministre, Didier Guillaume a également cité la viande bovine comme un secteur en difficulté, regrettant que « les éleveurs bovins ne gagnent pas leur vie, au moment où les gens consomment davantage de steak haché ».

Pas d’augmentation des prix dans la grande distribution

Didier Guillaume a par ailleurs insisté sur le fait que les prix à la consommation sont restés stables, en dépit d’une impression d’augmentation parfois dénoncée par les Français. « Les prix ont augmenté de 0,01 % en mars 2020 par rapport à mars 2019 », a indiqué le ministre, d’après un rapport du cabinet Nielsen. « On paye plus cher à la caisse mais les prix n’ont pas augmenté. On achète plus de produits frais et plus de produits français, qui sont un peu plus chers », a-t-il ajouté. Cependant, un surcoût existe pour les familles modestes, dont les enfants ne peuvent plus manger à la cantine, d’où la mise en place d’une aide spécifique.

Lire aussi : L’aide aux foyers modestes versée le 15 mai par la MSA

Trouver de la main d’œuvre qualifiée en agriculture

Enfin, le ministre a également fait le point sur la recherche de travailleurs agricoles via la plateforme mise en place spécifiquement. « 280 000 personnes inscrites sur la plateforme pour remplacer les saisonniers (…), mais nous ne sommes pas en train de remplacer la main d’œuvre étrangère, d’habitude constituée par des gens du Maghreb, de l’Europe de l’Est, et qui avaient une certaine formation, par des gens qui n’en auraient pas », a-t-il expliqué. « Ces gens-là sont pour aider à la cueillette, pour ramasser, il ne s’agit pas de faire du travail technique, ce n’est pas de la main d’œuvre qualifiée », a ajouté le ministre, précisant qu’en ce moment, les agriculteurs ont besoin de 70 000 à 80 000 personnes par mois. « Parallèlement, nous regardons comment nous pouvons de nouveau trouver de la main d’œuvre qualifiée dans l’agriculture », a cependant indiqué Didier Guillaume.

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