Accéder au contenu principal

sommaire

Sommaire du dossier

Dossier : Réforme de la PAC

précédent

/89

articles

suivant

Accord post-Brexit

Coup de fil au sommet pour sortir de l'ornière


AFP le 14/10/2020 à 16:Oct
fiches_eu-1232430_1920

Pour la députée européenne Irène Tolleret, qui siège à la "Comagri", la réforme de la Pac sera pas applicable avant 2023 (©Pixabay)

Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'entretiendra mercredi avec les deux chefs de l'Union européenne, Ursula von der Leyen et Charles Michel, avant de décider si les difficiles négociations commerciales post-Brexit valent la peine d'être poursuivies.

L’échange du Britannique avec la présidente de la Commission européenne et celui du Conseil européen est prévu à 20h30 (18h30 GMT).

Il est programmé à un moment critique des discussions : à la veille d’un sommet européen en partie consacré au Brexit et dont Boris Johnson avait fait une date butoir pour qu’un accord soit trouvé. « Ça n’a pas de sens de penser à des échéances qui iraient au-delà », avait-il estimé début septembre.

Le Britannique devrait attendre le résultat de la réunion des chefs d’État et de gouvernement de l’UE, prévue jeudi et vendredi à Bruxelles, avant de prendre une décision sur la suite des pourparlers, a expliqué une source proche des discussions.

Selon un projet de conclusions provisoires obtenu par l’AFP, les dirigeants européens prévoient pour l’instant de constater « avec préoccupation » que « les progrès réalisés » dans les pourparlers « ne sont toujours pas suffisants » pour un accord. Ils devraient aussi de nouveau inviter le négociateur de l’Union, Michel Barnier, « à intensifier les négociations ». Le sujet du Brexit doit être évoqué jeudi après-midi.

« Les jours à venir sont décisifs », a prévenu mardi soir Charles Michel dans sa lettre d’invitation aux dirigeants de l’UE. Avant de rappeler qu’un accord était « dans l’intérêt des deux parties », mais pas « à n’importe quel prix ».

Les Européens, qui se sont toujours fixé fin octobre pour trouver un accord, ont clairement indiqué mardi que l’aboutissement des négociations nécessiterait encore plusieurs semaines. Michel Barnier a d’ailleurs promis de continuer « à œuvrer pour un accord équitable dans les jours et les semaines à venir ».

« Cette date évoquée ces derniers jours par les Britanniques, elle est très loin de la réalité des négociations », a estimé mardi la présidence française.

« C’est vraiment très artificiel », a insisté l’Elysée, qui considère le 31 décembre comme le véritable « point de non-retour ».

No deal « très crédible »

Depuis que le Royaume-Uni a officiellement quitté l’UE le 31 janvier, les pourparlers entre Londres et Bruxelles pour un accord de libre-échange, qui entrerait en vigueur à la fin de la période de transition s’achevant à la fin de l’année, patinent. Et les deux parties s’accusent de laisser planer le risque d’un « no deal » potentiellement dévastateur pour leurs économies.

Cette hypothèse est d’ailleurs jugée « très crédible » et même « vraisemblable aujourd’hui » par le ministre français des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. « Entre le 15 octobre et la mi-novembre, tout doit se jouer », a-t-il prévenu mardi.

Un sommet informel des dirigeants de l’UE – à l’origine consacré à la Chine – est programmé le 16 novembre à Berlin, pour ce qui apparaît de plus en plus comme une nouvelle échéance.

Lors d’une réunion mardi avec les ministres des affaires européennes de l’UE, Michel Barnier a souligné qu’en dépit de discussions plus « constructives » qu’auparavant avec Londres, les points de blocage persistaient sur la pêche, les conditions de concurrence équitable – malgré de légers progrès – et la gouvernance du futur accord.

Appelant les Européens à rester solidaires, il a assuré que l’UE ne quitterait pas d’elle-même la table des négociations.

Parmi les questions toujours en suspens, la pêche reste explosive pour une poignée d’Etats membres (France, Belgique, Pays-Bas, Irlande, Danemark), quand bien même l’activité ne représente qu’une part négligeable de l’économie des 27 et du Royaume-Uni : les Européens pêchent chaque année pour 635 millions d’euros dans les eaux britanniques et les Britanniques pour 110 millions d’euros dans celles de l’UE.

Le ministre irlandais des affaires étrangères, Simon Coveney, a estimé mardi que les deux parties étaient encore « très éloignées » sur ce sujet, mais promis que les pêcheurs européens ne seraient pas les grands perdants de la négociation.

Les articles du dossier