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Dossier : Réforme de la PAC

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Confédération paysanne

Au regard de la crise, repenser le modèle agricole à long terme


TNC le 23/03/2020 à 10:Mar
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Pour la députée européenne Irène Tolleret, qui siège à la "Comagri", la réforme de la Pac sera pas applicable avant 2023 (©Pixabay)

Dans une lettre ouverte diffusée le 20 mars, la Confédération paysanne estime que la crise actuelle liée au Covid-19 remet en lumière le rôle crucial de l’agriculture et pose la question de l’avenir du modèle alimentaire.

Dans un long courrier diffusé le 20 mars, la Confédération paysanne rappelle que si la crise actuelle est avant tout sanitaire, « elle montre que bien de domaines de notre quotidien doivent être extraits des logiques de compétition mondiale, de recherche de profit à tout prix, de financiarisation de l’économie réelle, de spécialisation des territoires ».

Alors que les Français s’inquiètent de leur approvisionnement en nourriture pendant la période de confinement, et que le gouvernement et le chef de l’Etat rappellent l’importance de reprendre le contrôle de notre souveraineté alimentaire, le syndicat souhaite mettre en question le modèle alimentaire actuel et penser à l’avenir.

Des choix politiques à effectuer

Car pour traduire cette volonté de souveraineté alimentaire en actes, d’autres choix politiques seront nécessaires en matière de modèle agricole, insiste la Conf’. « Si on continue à breveter le vivant et déléguer la production de semences à des firmes multinationales, qu’en sera-t-il en période de crise si nous n’avons pas la main sur la base de toute notre alimentation ? Si on continue à construire des filières internationalisées dont le moindre choc économique, sanitaire, climatique engendre une volatilité catastrophique des marchés, comment garantir des prix justes, stables et sécurisés pour nous paysans qui vous nourrissons ici et ailleurs ? », demande par exemple le syndicat.

Lire aussi : La Conf’ demande « une transition sociale et écologique de l’agriculture »

« Les tendances actuelles à la disparition de l’emploi paysan et à la mondialisation des échanges nous exposent à une concurrence acharnée sur les prix et les moyens de production à l’échelle mondiale. Les accords de libre-échange aggravent la situation sur le plan social, économique, sanitaire et écologique », ajoute la Confédération paysanne, pour qui il est indispensable d’arrêter la spécialisation des territoires, l’agrandissement ou l’industrialisation des structures agricoles. « Nous avons besoins de pouvoir compter sur les savoir-faire paysans et leur connaissance de la complexité des écosystèmes », insiste le syndicat.

Au regard des décisions fortes qui ont été prises pour lutter contre la pandémie de Covid-19, la Conf’ estime que ces choix politiques sont réalisables, d’autant plus qu’aujourd’hui, l’ensemble de la population reconnaît le travail des paysans à sa juste valeur. « La Confédération paysanne appelle à un soutien indéfectible aux paysannes et paysans, aujourd’hui, et elle demande aussi que ce soutien soit durable. Dès aujourd’hui, les modes de distributions et commercialisations qui font vivre des dizaines de milliers de paysan.ne.s et concernent des millions de citoyen.ne.s sont sous pression. Il faut trouver des solutions concrètes, innovantes et durables pour tou.te.s les paysan.ne.s, touché.e.s, parce qu’ils.elles dépendent du système mondialisé, de contrats avec la restauration hors domicile, de marchés de plein vent dont l’ouverture est incertaine ».  

Lire aussi : Coronavirus – Les marchés de plein vent peuvent rester ouverts

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