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Dossier : Neutralité carbone

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Journée mondiale du climat

L'agriculture représente 16,4% des GES en France contre 29% pour les transports


TNC le 08/12/2019 à 07:Dec
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« Sans gestion, les haies vieillissent et se dégradent, c’est pourquoi il faut adopter une gestion dynamique et durable de la haie », selon le projet Carbocage.  (©Ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou)

Souvent perçue comme un secteur fortement émetteur de gaz à effet de serre (GES), l'agriculture ne représente en fait que 16,4 % de l'émission de GES en France en 2017, loin derrière les transports (29 %). Mais surtout elle représente un levier d'action pour lutter contre le réchauffement climatique grâce au carbone stocké dans les sols et à la production d'énergies renouvelables.

Ce dimanche 8 décembre est célébrée la Journée mondiale du climat. L’occasion de faire le point sur l’impact du secteur agricole sur l’émission de gaz à effet de serre en France.

Selon les derniers Chiffres clés du climat, édition 2020 publiés par le Service de la donnée et des études statistiques (SDES) et portant sur l’année 2017, l’agriculture contribue à hauteur de 16,4 % à l’émission de gaz à effet de serre en France. Si ce pourcentage n’est pas négligeable, il se situe, contrairement à certaines idées reçues, bien en dessous de celui des transports, qui, avec 29 % des émissions de GES, représentent le principal secteur contributeur aux émissions françaises.

Répartition des GES en France par secteur en 2017. (©SDES)

D’une manière globale, en 2017, les émissions françaises de GES représentent 465 Mt CO2 éq. Elles ont diminué de 15 % sur la période 1990-2017 avec des baisses dans l’ensemble des secteurs dont l’agriculture (- 7,4 %) à l’exception des transports (+ 10 %), indique le document du SDES.

Dans son rapport annuel publié en juin 2019, le Haut Conseil pour le Climat, avait déjà noté une diminution de 8 % des émissions des GES par le secteur agricole entre 1990 et 2018. Cela résultait selon cette instance « d’une intensification des systèmes et pratiques de culture et d’élevage, d’une diminution de la taille du cheptel bovin (moins d’animaux plus productifs), d’une diminution des ventes d’azote minéral (rationalisation des épandages d’engrais azotés) et de l’incorporation d’une part croissante d’agrocarburants ».

D’ici à 2025, ce Haut Conseil anticipe une décroissance des émissions de GES du secteur agricole de 1,4 % par an.

Bientôt un label bas carbone pour les grandes cultures

Il faut dire que par rapport à d’autres secteurs, l’agriculture a l’avantage de pouvoir réduire les gaz à effet de serre qu’elle émet grâce à la séquestration du carbone par les sols. Réduire le travail du sol, introduire davantage de cultures intermédiaires, développer l’agroforesterie, les haies, le pâturage… sont autant de solutions déjà adoptées par les agriculteurs français et qui sont en plein développement. La production d’énergies renouvelables par les agriculteurs contribue également à réduire leur empreinte carbone.

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Les branches spécialisées en cultures de la FNSEA (AGPB, AGPM, Fop, CGB) ainsi que les instituts techniques (Arvalis-Institut du Végétal, Terres Inovia, l’Association de recherche technique betteravière et l’Institut technique de la betterave) s’engagent d’ailleurs à élaborer d’ici l’été 2020 une méthode de « label bas carbone ». Déja réalisée dans la filière élevage avec Carbon Agri, cette labellisation permet de faire « reconnaître les atouts et la contribution positive des grandes cultures dans la lutte contre le changement climatique au travers du stockage de carbone et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre ». L’objectif final étant de pouvoir rémunérer les agriculteurs pour les services rendus à la planète via des crédits carbone que des grandes entreprises ou collectivités pourront leur acheter.