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Dénonçant un « mensonge d’État », la CR va déposer un référé administratif


TNC le 15/01/2020 à 18:Jan
Woman worker portrait in the modern farm

Blue collar woman working in the farm

Les agriculteurs de la Coordination rurale entendent « refuser en bloc » les règles de zones de non-traitement imposées par décret au 1er janvier 2020. Dénonçant un « mensonge d’État », le deuxième syndicat agricole compte organiser des manifestations, et surtout déposer un recours en référé devant le tribunal administratif.

« Le moratoire demandé par la FNSEA, on n’en veut pas ! » Au lendemain d’une conférence de presse du syndicat majoritaire, au cours de laquelle ses leaders ont exigé du Gouvernement un moratoire sur l’application des zones de non-traitement de produits phytosanitaires, les représentants de la Coordination rurale sont plus catégoriques sur ce dossier.

À lire : ZNT : La FNSEA et JA vont « bloquer durablement les principales stations d’épuration »

« Aucune étude ne montre un risque particulier pour la santé à habiter à proximité de champs cultivés. Nous utilisons des produits homologués par les agences sanitaires », a expliqué Damien Brunelle, vice-président de la CR, aux côtés de Bernard Lannes et Yvette Lainé, respectivement président et vice-présidente du syndicat, lors d’une conférence de presse mercredi 15 janvier. « Sur ce dossier, il y a un mensonge d’État qui ne s’appuie sur aucun fondement scientifique. »

Le deuxième syndicat agricole « refuse en bloc » ces ZNT et appelle les agriculteurs à ne pas les appliquer. « Le moratoire demandé par la FNSEA, on n’en veut pas. Ce n’est pas suffisant car c’est simplement repousser le problème dans six mois », a poursuivi Bernard Lannes.

Ce que dit le décret sur les zones de non-traitement près des habitations

Comme le duo FNSEA-JA, la Coordination rurale envisage de mener des actions syndicales, notamment dans les Hauts-de-France, auxquelles elle invite tous les agriculteurs – « avec une autre couleur syndicale ou non syndiqués ». « Mais nous savons que ce ne sera pas suffisant », explique le leader syndical. La CR a ainsi annoncé son intention de porter plainte contre l’État. « Comme les associations environnementales, mais pour des raisons inverses, nous allons déposer un recours en référé devant le tribunal administratif. »

Le syndicat a aussi dénoncé le double discours de Didier Guillaume sur ce dossier. « Devant les agriculteurs, notamment dans le Gers la semaine dernière, il explique qu’un abaissement des distances sera possible. Devant ses collègues ou devant la presse, il dit l’inverse », tempête Bernard Lannes. « Ce ministre nous raconte tout et n’importe quoi. »

Plus largement, la CR critique le positionnement du syndicalisme majoritaire, notamment dans la promotion de la certification « HVE – Haute valeur environnementale ». « On ne demande surtout pas la mise en place d’un nouveau label type HVE. On ne veut pas défendre un système qui va impliquer encore du contrôle et du conseil payant aux agriculteurs, pour ne rien gagner au bout. Ce sera une simple charge pour les agriculteurs, sans aucun bénéfice. Par contre, ça profitera à tous les organismes de conseil, de certification et de contrôle, y compris les coopératives. Même les principales associations de consommateurs ne veulent pas de cette labellisation environnementale. »

« Ne rien lâcher » sur l’application de l’article 44 de la loi Égalim

Outre les ZNT, deux autres sujets sont au centre des préoccupations de la CR. Sur la réforme des retraites, d’abord, le syndicat estime que la mise en place d’une TVA sociale – « notre revendication depuis l’origine de la CR » – est la solution qui permettrait de financer une retraite à « 85 % du Smic aux retraités actuels et futurs ». Le syndicat demande aussi la mise en place de dispositifs favorisant les compléments de retraite ainsi que des « outils fiscaux » adéquats pour mieux gérer les revenus, et donc les cotisations.

À lire : Retraites agricoles : Pour les agriculteurs, une réforme tant espérée, mais si insuffisante

Surtout, la CR ne veut « rien lâcher » sur l’application de l’article 44 de la loi Égalim, « celui qui interdit l’importation de denrées importées produites dans des conditions interdites en France et en Europe ». « L’État ne respecte pas la loi. On ne va pas lâcher. »

« Nous exigeons une transparence intégrale sur l’alimentation élaborée », a insisté Bernard Lannes, citant la possible mise en place d’une application sur smartphone pour que les consommateurs puissent connaître et vérifier l’origine de tous les ingrédients d’un produit.

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