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Témoignages d'agriculteurs

Quelles tendances pour cette moisson 2020 ?


TNC le 22/06/2020 à 17:Jun

(©GettyImages)

Excès d'eau pendant l'hiver, sécheresse au printemps, retour des pluies localisées.. on peut dire que la campagne 2019-2020 aura été compliquée et se demander quel sera le verdict. La moisson a d'ores et déjà démarré dans quelques secteurs. Premiers retours avec les témoignages d'agriculteurs et salariés agricoles du Gers, du Rhône et du Cher.

La moisson, elle a démarré tôt cette année : autour du 25 mai exactement dans le Gers (au lieu du 20 juin habituellement), nous précise Thierry Guilbert, agriculteur du département. «  Une moisson aussi hâtive n’est jamais signe de qualité et de quantité… Environ 20 q/ha pour les premiers pois d’hiver récoltés fin mai, 30 q/ha pour les pois verts moissonnés mi-juin. En orge d’hiver, les PS ne sont pas bons : autour de 60-61 kg/hl », indique Thierry Guilbert, qui est également chauffeur routier pour une coopérative agricole.

« Aujourd’hui, les nappes phréatiques sont bien remplies dans le secteur, mais les céréales ont souffert de ce « trop d’eau » : on peut estimer une perte d’un quart, voire un tiers des volumes cette campagne. » « En tournesol, on observe une grande hétérogénéité des stades, due notamment à des difficultés de levée dans le secteur. Sur mon exploitation, je les ai semés au 1er juin et ils sont actuellement au stade 2 feuilles. »

Dans le Gers, les premiers colzas ont également été récoltés. Et selon Thierry Guilbert, la moisson du blé pourrait bien démarrer la semaine prochaine. 

La moisson commence tout juste

Du côté de l’ Est lyonnais, le top départ a été donné ce lundi 15 juin avec les premières orges chez Philippe Thievon, qui cultive orge d’hiver, blé tendre, maïs grain et soja. « Elles ont souffert de la présence des pucerons et d’un coup de sec au mois d’avril ».

«  Côté rendement, les retours sont globalement moyens », indique Philippe Thievon. Un constat partagé par 42,1 % des agriculteurs, selon un sondage publié sur Terre-net du 9 au 16 juin 2020. « Pour l’humidité, on est en dessous de la norme et le PS tourne autour de 65-67 kg/hl ». En blé tendre, l’agriculteur ne s’attend pas, non plus, à des records de rendements. Il a, de plus, divisé la sole de blé par deux cette campagne à cause des semis compliqués. « Et après, c’est le sec qui a engagé le potentiel des cultures. Ayant l’irrigation sur les 3/4 de l’exploitation, nous y avons eu recours en avril pour atténuer le stress hydrique des blés et des orges », ajoute Philippe Thievon.

« Je n’ai pas fait de colza cette année, mais ils sont aussi très moyens dans le secteur ». C’est plus positif pour les cultures de printemps (maïs grain et soja) : « à ce jour, elles se portent bien. Nous avons pu, notamment, semer les maïs tôt : ils sont bien développés, 1,50 m au 17 juin. Reste à voir maintenant ce que la météo nous réserve ! »

Début de la moisson aussi à la mi-juin dans le Gard, présente l’agriculteur gardois sur sa chaîne Youtube. « Le rendement oscille autour des 45 q/ha : des jolis rendements pour mon département », précise le jeune youtuber.

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Patience encore pour d’autres régions…

Salarié agricole d’une exploitation de Dun-sur-Auron, dans le Cher, Dorian Kien pensait aussi démarrer la moisson plus tôt cette année « au vu de l’avancée des cultures. Nous avons toutefois eu un gros orage mardi, on devrait donc commencer en milieu de semaine prochaine, explique Dorian Kien. En attendant, tout est prêt ! »

En ce qui concerne l’état des cultures : « le lin oléagineux, que nous testons cette campagne sera certainement la plus belle culture de l’exploitation, le tournesol aussi s’en sort bien, mais pour les céréales, c’est compliqué ! » En cause : « semis d’automne perturbés, sécheresse au printemps, retour du gel tardif et échaudage avec le dernier coup de chaud… Tout se conjugue cette année ! Avec des types de terres très hétérogènes, une région souvent soumise à la sécheresse et sans irrigation, il faut composer », ajoute Dorian Kien. Pour les lentilles, « nous ne savons même pas s’il sera possible de les récolter vu leur taille. Il y a eu un problème de phytotoxicité avec les herbicides, les lentilles ont été bloquées en plein développement, de plus elles ont souffert aussi de stress hydrique et des attaques de pucerons ».

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Lors d’un tour de plaine à quelques jours de la moisson, David Forge se disait « plutôt content de l’état sanitaire général des cultures, notamment compte-tenu des conditions climatiques humides à l’automne ». Un épisode de grêle a, par contre, touché dernièrement 30 ha de colza sur son exploitation.

Et chez vous ? Comment s’annonce cette moisson 2020 dans votre secteur ? Avez-vous déjà démarré ? N’hésitez pas à nous laisser un commentaire.

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