Accéder au contenu principal
Taxes Trump

Le patron d'Airbus dit comprendre la « frustration » des viticulteurs


AFP le 13/02/2020 à 16:Feb
brexit-2185266_1920

Le patron d'Airbus Guillaume Faury a dit jeudi comprendre la « profonde frustration » des viticulteurs français mais jugé que « s'en prendre à Airbus » n'était « pas la bonne solution » pour faire face à la chute de leurs ventes aux États-Unis.

L’administration Trump a appliqué le 18 octobre des droits de douane de 25 % sur les vins français, espagnols et allemands de moins de 14 degrés, en représailles à des subventions, jugées illégales par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), accordées par l’UE à l’avionneur européen. Depuis, les exportations de vins français se sont effondrées de 44 % en novembre aux États-Unis par rapport à octobre, selon le ministère français de l’économie et des finances. Les viticulteurs demandent la création d’un fonds de compensation à hauteur de 300 millions d’euros pour les dédommager, dans le cadre notamment d’un « dialogue dans la construction » avec Airbus, ont indiqué des représentants de la filière à l’occasion du salon Wine Paris-Vinexpo.

« Je comprends leur profonde frustration d’être pris en otage », a réagi le président exécutif d’Airbus, lors d’une conférence de presse à Toulouse au cours de laquelle il s’exprimait en anglais. « Nous essayons d’aider autant que possible, mais nous ne sommes pas l’un contre l’autre dans cette situation, du moins à mon avis », a-t-il ajouté, se disant « solidaire », les avions produits en Europe étant eux-mêmes soumis à une taxe de 10 %.

Mais « s’en prendre à Airbus, c’est méconnaître la situation de relation de bloc contre bloc dans laquelle nous nous trouvons (…) je pense que ce n’est pas la bonne solution », a-t-il affirmé. Une délégation de viticulteurs d’Occitanie doit rencontrer vendredi le patron d’Airbus.

L’UE, qui accuse de son côté Boeing de percevoir des subventions américaines, prévoit de riposter quand elle aura reçu le feu vert de l’OMC. « Nous pensons que ce sera une étape importante, car c’est à ce moment qu’il y aura un rééquilibrage » qui permettrait d’aboutir à une solution négociée, selon Guillaume Faury.

Les articles du dossier