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Brexit

Annick Girardin annonce aux pêcheurs une enveloppe de 100 millions d'euros


AFP le 27/04/2021 à 12:Apr
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La ministre de la Mer, Annick Girardin, a annoncé lundi aux pêcheurs de Boulogne-sur-Mer, mobilisés la semaine dernière, le déblocage d'une enveloppe de 100 millions d'euros dans le cadre d'un plan d'accompagnement de la filière pêche post-Brexit, tout juste validé par Bruxelles.

Accompagnée par le secrétaire d’État aux affaires européennes Clément Beaune, elle a également assuré aux représentants du secteur que 21 nouvelles licences, pour permettre aux bateaux français de pêcher dans les eaux britanniques, seraient prochainement délivrées. Les aides prévues dans le plan de soutien, « validées ces dernières heures par la Commission européenne, (…) sont immédiatement mobilisables et seront payées avant un délai maximum de six mois », a assuré la ministre à la sortie d’une réunion de plus de 2h30 avec les professionnels.

Selon la Commission européenne, le plan prévoit des « subventions directes » destinées à faire face notamment aux « réductions de quotas prévues dans l’ACC (Accord de commerce et de coopération entre l’UE et le Royaume-Uni) » et à « l’impossibilité d’accéder aux eaux britanniques et aux eaux d’autres pays tiers ». « Nous avons compris (…) la détresse, l’exaspération des marins-pêcheurs », alors que le Brexit s’ajoute à « un an de difficultés » liées au Covid-19.

« L’accès aux eaux britanniques doit être respecté »

« L’État se doit d’être au rendez-vous de l’accompagnement (…) de l’efficacité », a-t-elle poursuivi. Dans la nuit de jeudi à vendredi, plus d’une centaine de marins-pêcheurs s’étaient rassemblés à Boulogne-sur-Mer, prêts à bloquer les camions en provenance du Royaume-Uni. Ils dénonçaient les importants retards pris dans la mise en place de l’accord de pêche post-Brexit conclu avec le Royaume-Uni, particulièrement concernant l’attribution des licences d’accès à la zone des 6-12 milles marins au large des côtes britanniques, où les pêcheurs européens se rendent traditionnellement.

« L’accord prévoyait l’accès aux eaux britanniques, ça doit être respecté », a commenté Clément Beaune, disant apporter « un message de soutien et de combat » aux marins-pêcheurs. « On se battra jusqu’à obtenir la dernière licence nécessaire », a-t-il promis. « Mais il reste l’unique problématique des (bateaux) de moins de 12 mètres, qui ne peuvent pas démontrer leur antériorité (dans les eaux anglaises, NDLR) comme l’exige le Royaume-Uni. Ces exigences du Royaume-Uni ne sont pas dans l’accord, et sont donc inacceptables » pour la France, a poursuivi Mme Girardin.

« Nous nous sommes entendus » avec la Commission européenne « pour que nous utilisions tous les leviers possibles » pour faire appliquer l’accord, a ajouté M. Beaune, évoquant des « mesures de rétorsion » possibles. Olivier Leprêtre, président du comité régional des pêches, a salué un plan « intéressant » qui permettra « de maintenir la tête hors de l’eau ». Mais il a souligné que la délivrance des licences reste « une priorité ». « Il faut que ça aille vite », au risque que beaucoup de navires finissent à la casse, a-t-il estimé. « Les professionnels sont prêts à refaire un mouvement si rien ne bouge ».

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