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Dossier : Betteraves et néonicotinoïdes

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Space 2020

Le ministre en soutien aux professionnels agricoles


TNC le 17/09/2020 à 10:Sep
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En cette année difficile pour les salons agricoles, le ministre de l’agriculture s’est déplacé à Rennes pour soutenir le Space et écouter les inquiétudes des professionnels agricoles, à qui il a réaffirmé son cap : renforcer la souveraineté et l’indépendance du modèle agro-alimentaire français.

« Je suis d’autant plus content et heureux d’être à vos côtés que je pense que la période le nécessite encore plus que d’habitude face aux difficultés singulières que nous traversons, et face aussi à un soutien que nous devons à une filière qui a permis au pays de tenir pendant toute la période de confinement », a salué Julien Denormandie, présent au Space le 16 septembre. Si le salon se tient cette année sous une forme majoritairement virtuelle, une table-ronde était organisée sur le site du Parc Expo de Rennes pour saluer la force de la chaîne alimentaire, et aborder la compétitivité de la filière.

Devant le président du Space, Marcel Denieul, le ministre de l’agriculture a non seulement affiché son soutien à l’évènement, dont l’annulation sous sa forme classique prive les professionnels agricoles de leur traditionnel rendez-vous de rentrée, mais il a également salué le professionnalisme de la filière agroalimentaire française et réaffirmé les objectifs de souveraineté alimentaire et d’indépendance qu’il met en avant depuis le début de sa prise de fonction, répondant aux craintes de ses interlocuteurs.

À voir également, l’interview d’Anne-Marie Quéméner, commissaire générale du Space.

Des importations plus justes

Ainsi, si Mickaël Trichet, président de la FRSEA Pays-de-la-Loire, a « frissonné », comme il le dit lui-même, en entendant le président de la République redonner à l’agriculture son importance stratégique, il craint désormais «  que le monde d’après soit le monde d’avant en pire ». L’agriculteur rappelle notamment qu’en matière de concurrence, « l’agriculture française n’est pas armée par rapport aux pays voisins », qui ont des méthodes de production moins strictes.

Lire aussi : En Bretagne, Emmanuel Macron réitère son soutien à la filière alimentaire (23/04/2020)

« Je n’ai qu’un seul objectif, faire frissonner Michaël », a répondu le ministre. Et si une agriculture puissante est « une agriculture qui exporte », il y a donc « forcément, en retour, des importations », a-t-il rappelé. Mais sans pour autant favoriser les distorsions de concurrence. Dans le cadre de la future Pac, « je pousse très fort pour l’agro-écologie, les ecoscheme, mais je veux que ce soit obligatoire pour tout le monde », insiste Julien Denormandie, qui estime que l’Europe a trop souvent mis de côté son rôle en matière de souveraineté et d’indépendance. Par ailleurs, « le volet  environnemental doit fondamentalement être pris en compte dans les accords internationaux », a-t-il ajouté.

Pas d’agriculture sans élevage

Autre sujet de crispation, le référendum pour les animaux. « On a 600 jours pour que le ministre de l’agriculture monte au créneau » pour expliquer que l’on a compris les attentes de la société, mais que les transitions ne peuvent pas se faire tout de suite, a de son côté rappelé Gilles Huttepain, de LDC. Ce que Julien Denormandie a totalement approuvé. « Ce débat n’est pas un débat, c’est un non-sens » : pour le ministre, si la transition doit aller plus vite, il faut dans ce cas aborder de front les questions du financement, de l’aménagement nécessaire du territoire, et de la méconnaissance des comportements naturels des animaux par les urbains.

A lire aussi : Référendum pour les animaux – Le député J.B. Moreau défend l’élevage contre « une morale antispéciste »

L’agriculture sans élevage n’est donc absolument pas une option. « Regardez la situation des zones intermédiaires, qui est probablement un sujet sur lequel il faudra être concentré dans les prochains mois, c’est un défi majeur », a-t-il souligné.

Lire aussi : Plan de relance – Julien Denormandie : « Accompagner les éleveurs à améliorer leurs pratiques »

Relations commerciales : un rapport de force dans lequel il faut peser

Enfin, si le confinement a semblé amorcé un changement de consommation, vers plus de produits locaux, de circuits courts, la tendance est loin d’être confirmée aujourd’hui et la grande distribution sort renforcée, ce qui inquiète quant aux négociations commerciales à venir.

« Je suis d’accord pour dire que l’on n’a pas atteint notre but », a reconnu le ministre au sujet de la loi Egalim. « L’économie est une question de rapport de force », a-t-il assuré, pragmatique, incitant l’amont à s’organiser davantage, notamment à travers les coopératives qui « ont un rôle bien supérieur à jouer que celui qu’elles sont aujourd’hui ». « Je serai un acteur de ces rapports de force », a de son côté promis Julien Denormandie devant une assistance conquise par le discours, mais en attente des actes…

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