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Faire face aux aléas climatiques

Pâturage, fourrage, ration... les éleveurs en recherche constante de solutions


TNC le 14/10/2020 à 15:Oct
storm over the fields

a storm is growin up over the fields of italy

Les aléas climatiques n’ont pas épargné les éleveurs ces trois dernières années. Pour y faire face, ils s’adaptent. 62 % d’entre eux ont modifié leurs pratiques fourragères face aux étés de plus en plus secs selon un sondage réalisé sur Web-agri. Ils mettent en place diverses solutions, plus ou moins pérennes, et adaptées à leur système comme le révèle une étude du réseau bovins lait Inosys Ouest publiée par l'Idele.

À la question, « avez-vous adapté vos pratiques fourragères face aux étés de plus en plus secs ? », posée du 15 au 22 septembre 2020, 38 % des lecteurs de Web-agri répondent négativement et 62 % positivement. Ainsi 30,8 % ont dû acheter du fourrage ou revoir leur assolement afin d’avoir plus de stock ; 19,3 % ont implanté de nouvelles espèces fourragères et enfin 11,6 % ont revu leur système de pâturage.

N.B. : Les résultats de ce sondage sont indicatifs (l’échantillon n’a pas été redressé).

Une enquête menée au printemps 2020 dans 62 exploitations du réseau bovins lait Inosys Ouest (Bretagne-Pays de la Loire) et qui a porté sur les impacts des aléas climatiques des trois dernières années sur la production fourragère et le troupeau, corrobore les résultats de ce sondage.

« Quel que soit le système fourrager, tous les éleveurs ont ressenti des impacts sur la production d’herbe et le maïs », note l’étude. Cela s’est traduit par des baisses de rendement et l’impossibilité de faire pâturer, notamment les années où le printemps est humide ou bien l’été et l’automne trop secs.

L’enquête met aussi en avant les différentes mesures prises par les éleveurs pour faire face à ces aléas climatiques.

Solutions mises en œuvre par les éleveurs, selon le niveau de pérennité de la solution et selon le degré de dépendance externe :

Solutions des éleveurs face aux aléas climatiques. (©Etude réseau bovins lait Inosys Ouest – Idele)

Les solutions les plus fréquentes sont de quatre ordres :

  • L’adaptation des rations. Les éleveurs ont ajusté leurs rations en fonction de la pousse de l’herbe et du stock d’ensilage de maïs, ils ont réservé les meilleurs fourrages aux vaches laitières et distribué de la paille aux génisses. Certains ont également diminué la part d’ensilage de maïs dans la ration hivernale en ajoutant de l’ensilage d’herbe/enrubannage mais aussi de la betterave, du méteil et du sorgho.
  • L’adaptation du pâturage. Une autre solution mise en place à consister à allonger la période de pâturage (pâturage automnal et hivernal) ou à adapter les techniques de pâturage avec le développement du pâturage dynamique, un ajustement de la taille des paddocks, la mise en place du topping ou encore du stock d’herbe sur pied.
  • La diversification des cultures fourragères. L’implantation de méteils, betteraves ou encore sorgho a été adoptée par de nombreux éleveurs pour sortir du « tout maïs ». De même des dérobés ou couverts végétaux se sont développés afin d’être pâturés, fauchés ou affouragés (RGI, trèfle incarnat, colza fourrager, moha…)
  • La diversification des prairies est le quatrième grand levier identifié. Il s’agit de choisir des variétés adaptées à la chaleur ou au manque d’eau (plantain, chicorée, etc…) ; des prairies démarrant rapidement au printemps (RGA-RGH) ou encore d’implanter des prairies pour la fauche (luzerne, fétuque, RGH trèfle violet…).

Retrouvez aussi les conseils de Paturesens : Les solutions à court, moyen et long termes pour faire face aux étés secs

D’autres pistes ont également été identifiées comme la réalisation d’un bilan fourrager ce qui permet de définir le futur assolement et d’anticiper les potentiels achats ou réduction de cheptel. La constitution d’un stock de sécurité permet d’éviter d’avoir à acheter sur des périodes de pénurie.

Par ailleurs, certains éleveurs choisissent d’adapter le chargement soit en baissant le nombre d’UGB (moins de génisses, arrêt d’ateliers annexes comme les taurillons ou bœufs ou, en dernier recours, la diminution du nombre de vaches), soit en augmentant la SFP (en diminuant les surface en grandes cultures ou en acquérant des surfaces supplémentaires). Enfin, le groupement des vêlages à l’automne permet de limiter la production laitière sur la période estivale, les animaux ont ainsi moins de besoins alimentaires au moment des sécheresses. 

Retrouvez des témoignages d’éleveurs : 
V. Delargillière (60) : « Avec la sécheresse, je revois mes choix techniques »
Frédéric Lenglet et Gildas Gedouin, leurs stratégies pour s’adapter

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