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Filière semences

Vegepolys et le projet Aseeds innovent pour renforcer les semences de demain


TNC le 12/04/2019 à 14:46

Le projet Aseeds vise à développer des solutions de protection naturelle pour donner une plus grande valeur aux semences de demain. Il a ainsi pu bénéficier du soutien de Vegepolys de 2012 à 2018. Au cœur de la filière végétale, le pôle de compétitivité encourage l’innovation pour une transition de la production française vers des cultures toujours plus respectueuses de l’environnement, de la santé et de la biodiversité.

Coordonné par Limagrain Europe, le projet Aseeds fédère 12 partenaires : Bayer CropScience France, Agrauxine – Groupe Lesaffre, Lallemand Plant Care, Sofrapar, Terrena Innovation, Arvalis, la Fnams, le Geves, l’Inra, le CNRS et la Sorbonne Université. Grâce à la mutualisation de compétences et des travaux de R&D, Aseeds vise à développer des solutions alternatives naturelles pour protéger les semences et plants de blé et maïs contre les principaux agents pathogènes fongiques, les corvidés, et stimuler leur croissance en conditions contraignantes de culture.

« La France est le premier exportateur mondial de semences de grandes cultures et la filière regroupe près de 30 000 personnes, employés directs ou agriculteurs sous contrats. Mais elle est affectée par différents bio-agresseurs et des conditions climatiques contraignantes. Malgré l’impulsion du plan Ecophyto, les filières agricoles disposent encore aujourd’hui d’un très faible nombre de produits de protection d’origine naturelle et sont confrontées au retrait de produits phytosanitaires, tels le Sonido (non utilisable en 2019) et le Thirame (non utilisable en 2020). Le développement de solutions alternatives représente donc un enjeu majeur. »

Passionné par le traitement des semences, Jacques Foucault, en charge du portfolio maïs grain chez Limagrain, avait déjà repéré une tendance parmi les évolutions du marché. Ainsi, l’idée d’exploiter des produits naturels tels que des extraits de plantes, champignons ou autres microorganismes pour la protection des cultures avait germé dans sa tête dans les années 1990. En 2008, il présente donc son projet de recherche à la direction de Limagrain Europe, qui décide de l’accompagner.

Subséquemment, la coopérative spécialisée dans la commercialisation de semences de grandes cultures, de semences potagères et de produits céréaliers adhère à Vegepolys. Le Pôle d’innovation est alors impliqué dans le projet Aseeds au travers de son centre de R&D et d’un accompagnement stratégique. En parallèle, ces recherches ont été soutenues par le Fonds Unique Interministériel de l’Etat géré par Bpifrance, la région Pays de la Loire et labellisées par les pôles de compétitivité Céréales Vallée et Axelera.

Jacques Foucault se souvient : « Pour mener à bien le programme Aseeds, nous avions besoin de rassembler de multiples compétences : des soutiens financiers, des apporteurs de solutions et des équipes scientifiques. En intégrant Vegepolys, nous avons bénéficié d’un accompagnement dans la structuration de notre projet et de la méthodologie de nos recherches. Grâce à sa connaissance de l’écosystème et de ses acteurs, le pôle nous a également ouvert son réseau, ce qui nous a permis d’étoffer notre consortium. En 2012, grâce à l’apport et l’engagement de 12 partenaires, nous avons obtenu le soutien du FUI, le Fonds unique interministériel, un programme destiné à soutenir la recherche appliquée, pour aider au développement de nouveaux produits et services susceptibles d’être mis sur le marché à court ou moyen terme. »

« En 2015, au regard des perspectives de développement d’Aseeds, Jacques Foucault est nommé Directeur du développement des traitements de semences au sein de Limagrain Europe. Il est accompagné par Mathilde Massot qui, depuis 2013, se consacre essentiellement à ces recherches, dans le cadre de ses missions de chef de projet traitements de semence. Ils assurent ensemble la coordination du projet qui a permis de tester, en laboratoire et jusqu’aux champs (pour certaines solutions), 80 solutions de biocontrôle (41 idées fongicides, 22 idées répulsives et 25 liées à la biostimulation) – pour un budget global projet de 5 M€. »

Le travail se concentre désormais sur les dépôts de brevet et les démarches d’homologation dans l’objectif de mise sur le marché de premières solutions à l’horizon 2021/2023. Parmi les 90 solutions testées, le consortium des partenaires a pour le moment retenu deux solutions fongicides et deux solutions répulsives. Six biostimulants sont toujours en développement avant de pouvoir être testées au champ. A terme, ces recherches pourraient être étendues à d’autres cultures : autres céréales, tournesol, colza, cultures maraîchères…