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[Reportage] Tour de plaine TMCE

Un sol sain et des cultures bien nourries pour limiter le recours aux intrants


TNC le 08/04/2019 à 18:06
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Agriculteur à Brombos dans l'Oise, Étienne Chrétien recevait fin mars une vingtaine d'agriculteurs dans ses parcelles pour un tour de plaine organisé par TMCE. L'idée : balayer, en trois heures d'échanges, l'actualité des différentes cultures du secteur (reliquats azotés, fertilisation, etc) mais aussi « inviter les agriculteurs à la réflexion », explique François Delobel, animateur technique de l'entreprise.

Les agriculteurs étaient nombreux à se réunir jeudi 28 mars pour le tour de plaine organisé dans l’Oise par TMCE. En visitant les parcelles d’Étienne Chrétien, agriculteur à Brombos, le groupe balaie toute l’actualité des différentes cultures du secteur. Au programme : observation du sol (texture, structure, mesure de la température et du Ph) et des plantes cultivées (homogénéité de la parcelle, développement aérien et racinaire, couleur, aspect), mais aussi échange sur les itinéraires techniques réalisés. Ainsi, chaque parcelle sert de support pour « inviter les agriculteurs à la réflexion et pour identifier de possibles pistes de progrès, en fonction des objectifs de chaque exploitation », explique François Delobel, animateur technique et également agriculteur sur 30 ha dans le Cambrésis (où il utilise le concept de la marque depuis 26 ans).

« Gérer la cause d’un problème, plutôt que sa conséquence »

Bien que les agriculteurs rassemblés soient tous clients et les animateurs, des vendeurs de l’entreprise, les produits de la marque sont évoqués peu de fois durant les échanges. Le concept repose, avant tout, sur « l’équilibre des composants du sol et le recyclage de la matière organique », explique François Delobel. Un sol sain et des cultures bien nourries représentent les premiers leviers pour diminuer le recours aux produits phytosanitaires. L’idée est donc de « gérer la cause d’un problème, plutôt que sa conséquence », ajoute Damien Le Balch, technico-commercial de l’entreprise.

Étienne Chrétien travaille depuis plusieurs années pour réduire son recours aux intrants. Entré dans le concept depuis cinq ans, il constate sur son exploitation : « une vie du sol améliorée, un meilleur recyclage des pailles, mais aussi des sols qui ressuient mieux ». Dans l’une de ses parcelles de blé tendre en non-labour, le groupe observe que la dégradation des résidus de culture est déjà bien avancée pour la fin mars. Les vieilles feuilles contaminées sont tombées et sont consommées par la vie du sol. L’absence de feuilles malades dans l’inter-rang participe à limiter la contamination des plantes et donc le recours aux fongicides. D’ailleurs, l’agriculteur réussit à « faire l’impasse sur le T1 depuis cinq ans ».

Les vers de terre recyclent les feuilles sénescentes de blé tombées dans l’inter-rang et limitent ainsi le risque de contamination. (©TNC)

Autre levier pour réduire les intrants : le choix variétal. La parcelle de blé visitée est semée « d’un mélange de quatre variétés : Cellule, Arezzo, Creek et RGT Sacramento ». « Cela contribue à rendre la pression maladies plus gérable » et ainsi « ne pas « gaspiller » de produits phytosanitaires », commente François Delobel. La logique doit être globale.

Une plante bien nourrie plus forte face aux différents stress

La nutrition des plantes constitue un des piliers du concept : « fertiliser mieux pour traiter moins ». C’est une « réelle remise en question de certaines pratiques culturales pour revenir à une logique agronomique », précise Damien Le Balch. À ce sujet, François Delobel insiste sur l’« importance du fractionnement des apports azotés » et de « fertiliser tôt » pour faire face aux différents stress (bioagresseurs, aléas climatiques…). Par exemple, l’animateur technique met en garde contre les « apports trop tardifs » en orge de printemps, qui « augmentent le risque protéines ». « De nombreux agriculteurs marnais préfèrent limiter le potentiel de leurs orges pour assurer le débouché brassicole », explique-t-il.

La liste des sujets évoqués en trois heures d’échange est conséquente. Le groupe confirme l’utilité d’une variété hâtive de colza pour se passer d’insecticides contre les méligèthes, et évoque la possibilité de passer le rouleau ou la herse étrille à la place d’un régulateur sur blé. Les agriculteurs échangent également sur la rigueur nécessaire pour le choix des espèces en cultures associées, mais aussi sur les conditions idéales pour les semis de betteraves et de maïs… Pas de doute sur le fait que les tours de plaine à venir seront tout aussi complets. Le rendez-vous est donc donné aux agriculteurs : en avril et mai au moment des applications phytosanitaires et enfin en septembre pour faire le point après la moisson et parler engrais verts.