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Bilan météo

Un mois de juillet 2021 assez pourri


TNC le 17/08/2021 à 14:02
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Loin des mois de juillet 1954, 1977 à 1981, 1988 ou 2000 entre autres exemples, ce mois de juillet 2021 a largement tranché avec ses prédécesseurs, régulièrement chauds et secs. Frédéric Decker, météorologue à MeteoNews, dresse le bilan de ce mois d'été.

En dehors d’une huitaine chaude et estivale du 17 au 24 juillet, le reste du mois s’est déroulé sous une certaine fraîcheur. Pas exceptionnelle, loin de là, mais assez insistante. Au niveau national, la température moyenne s’élève à 20,3 degrés, finalement seulement 0,2 degré sous la normale 1991-2020. Rapporté à la normale précédente 1981-2010, l’écart est de + 0,1 degré… et même + 1,6 degré par rapport à la normale 1951-80 ! Un mois de juillet qui aurait été bien chaud s’il s’était produit durant cette trentaine d’années. Tout est question de repères… Mais il est vrai qu’il faut remonter à juillet 2013 pour trouver un chiffre aussi « bas » avec 20,1 degrés cette année-là. Les mois de juillet 2012 (19,2 degrés) et 2011 (18,1 degrés) avaient été bien plus frais. Le record appartient toujours à juillet 1954 et 16,8 degrés de moyenne nationale seulement ! Le minimum absolu du mois a été atteint le 2 à Charleville-Mézières avec 7,6 degrés.

La couverture nuageuse souvent importante les nuits a limité le rayonnement nocturne et donc la fraîcheur des nuits qui fut très relative. Le déficit a en fait surtout concerné les températures diurnes. Quant au maximum absolu national, il fut de 40,1 degrés le 24 à Ajaccio, valeur toute proche du record absolu de 40,3 degrés le 26 juillet 1983. Les régions proches de la Manche et à l’opposé près de la Méditerranée ont connu un mois légèrement plus chaud que la normale. Les autres régions ont donc supporté une certaine fraîcheur.

(©MeteoNews)

Beaucoup de pluie

Dans la continuité des mois de mai et juin, juillet 2021 est resté très arrosé, et ce malgré une période sèche durant la seule « vague de chaleur » du mois, du 17 au 24, hormis quelques orages parfois très pluvieux ici ou là. La France a reçu 73 mm de pluie en moyenne nationale, largement plus que les 50 mm de normale. L’excédent est de 46 %. Il faut remonter à juillet 2014 pour trouver un chiffre équivalent ou supérieur (87 mm). Seuls six mois de juillet ont été plus arrosés que 2021 depuis 1946 : 1956, 1977, 2000, 2001, 2011 et 2014. En dehors du pourtour méditerranéen moins arrosé que la normale, la France a donc reçu beaucoup d’eau, plus particulièrement la région Rhône-Alpes et les régions du nord-est. Le minimum national appartient à Ajaccio et l’Île Rousse (Corse) avec 0,4 mm de pluie seulement dans le mois. Et le maximum revient à Lons-le-Saunier, dans le Jura, avec 247 mm pour une normale de 96 mm (+ 157 %). Les pluies ont été également plus fréquentes qu’habituellement tout comme les orages, parfois violents, sans commune mesure toutefois avec la désastre pluvio-orageux observé dans l’est de la Belgique et l’ouest de l’Allemagne… La journée du 24 juillet a compté quelques 50 000 éclairs en France, notamment dans le nord-est.

Soleil bien paresseux

La fréquence des perturbations a limité l’ensoleillement sur la France. L’astre du jour a brillé en moyenne 222 heures sur l’Hexagone au cours de ce mois de juillet 2021 pour une normale de 257 heures. Le déficit atteint donc 14 %. Il faut remonter à juillet 2017 pour trouver le même chiffre, à 2014 pour trouver moins et le record de faiblesse (213 heures). C’est moins qu’en juin (232 heures) et avril dernier (231 heures) ! Depuis 1946, seuls sept mois de juillet ont été moins ensoleillés que juillet 2021 : 1960, 1980, 1981, 2000, 2007, 2011, 2014… Pour rappel, le mois de juillet le plus ensoleillé en France reste 1949 avec 340 heures de présence du soleil ! C’est à Ajaccio que l’astre du jour s’est le plus montré le mois dernier : 355 heures. À Brest, minimum national, il ne s’est montré que durant 129 heures ! Nantes, Lorient, Dinard, Caen, Le Touquet et Dunkerque sont les quelques rares secteurs à avoir connu une durée d’ensoleillement légèrement supérieure à la normale en juillet.

Un mois « pourri », surtout en termes de précipitations (importantes) et d’ensoleillement (très faible). Il ne l’a pas été tant que ça du point du vue thermique, les journées fraîches ayant été compensées par des nuits relativement douces. Si ce mois de juillet s’était produit entre 1951 et 1980, il aurait même été… chaud !

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