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Justice

Six faucheurs d’OGM condamnés à des amendes avec sursis


AFP le 06/03/2023 à 18:10

Six faucheurs d'OGM ont été condamnés, lundi à Dijon, à une amende avec sursis de 800 euros chacun, pour destruction de colza supposé OGM, a-t-on appris auprès de leur avocat.

Le tribunal correctionnel de Dijon a également condamné les six « faucheurs volontaires » à verser solidairement près de 11 800 euros de préjudice moral et dommages-intérêts. Le procureur de la République, Olivier Caracotch, avait requis une peine sous forme d’un stage de citoyenneté, regrettant que le tribunal ait été transformé en une « tribune anti-OGM ». Les six hommes étaient poursuivis pour avoir détruit le 15 avril 2017, à Villy-le-Moutier (Côte d’Or), une parcelle de colza utilisée par le semencier allemand KWS pour des recherches sur les OGM, selon eux.

« Malgré la faible condamnation pénale, le verdict revient à légitimer les firmes semencières et leur volonté de passer en force pour imposer leurs semences OGM, au mépris des droits des paysans et des consommateurs », a réagi le Collectif des faucheurs volontaires dans un communiqué. « Les Faucheurs et Faucheuses volontaires d’OGM restent déterminés, et continueront à jouer leur rôle de lanceurs d’alerte, autant par des actions de désobéissance civile que devant les tribunaux », poursuit le collectif.

L’avocat des faucheurs, Guillaume Tumerelle, a précisé à l’AFP que ses clients « prenaient le temps de réfléchir à un appel » pour lesquels ils disposent d’un délai de dix jours.

Lors de leur procès, le 14 décembre dernier, ces militants anti-OGM avaient tenté de faire le procès des semenciers, mais les victimes avaient assuré qu’ils s’étaient « trompés » affirmant que les parcelles n’étaient pas transgéniques. « Nous sommes des lanceurs d’alerte contre les OGM. La société civile les refuse massivement », s’était justifié à la barre l’un des six prévenus, Roland Essayan, déjà condamné pour des faits similaires.

« Les BASF, Monsanto, KWS s’accaparent les semences pour imposer leurs brevets et faire du fric », avait ajouté un autre, Nicolas Millet.

Me Tumerelle avait affirmé que sur cette parcelle KWS « se cachait derrière une nouvelle technique, la mutagénèse », produisant des variétés mutées rendues tolérantes aux herbicides souvent qualifiées « d’OGM cachés », pour contourner la loi actuelle interdisant les OGM commerciaux.

« Il n’y avait aucun OGM sur ma parcelle. KWS menait des recherches conventionnelles », avait répliqué le propriétaire du champ concerné, Nicolas Joigneault, assurant que, « jamais », il n’aurait accepté d’OGM.