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Témoignages d'agriculteurs

Semis de colza 2022 : un coup de pouce de la pluie très attendu par endroits


TNC le 26/08/2022 à 05:10
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Semer ou non du colza en 2022 ? La question reste en suspens pour de nombreux agriculteurs, qui attendent toujours la pluie. (©TNC)

« Où en êtes-vous dans les semis de colza 2022 ? » La question a été posée aux lecteurs de Terre-net. Et la situation semble très partagée selon la localisation, et en fonction des précipitations dernièrement reçues. Retrouvez les témoignages de plusieurs agriculteurs.

L’été 2022 « devrait se situer au 2e rang des étés les plus chauds observés en France depuis 1900 (derrière 2003) » et « avec la plus faible pluviométrie (derrière 1976) » sur la période janvier-juillet, l’ensemble des régions étant concernées,  soulignaient le ministre de l’intérieur, le ministre de l’agriculture et le ministre de la transition écologique mercredi 24 août. 

« Où en êtes-vous dans les semis de colza 2022 ? »

Si les semis de colza précoces sont de plus en plus recommandés pour faire face aux insectes d’automne notamment, la forte sécheresse complique leur avancée par endroits. Pour faire un premier point d’étape, la question a été posée aux lecteurs de Terre-net via un sondage réalisé sur les réseaux sociaux entre le 22 et le 25 août 

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les réponses divergent selon les localisations et dépendent surtout des précipitations reçues ou non.

Installé dans les Yvelines, Mathieu Penel indique, par exemple, avoir pu « semer tôt pour une fois ». L’emblavement des parcelles a été réalisé au 12 août, après 18 mm et avant les orages du 15 août.

Les premières levées

Dans la Creuse, Julien Rouffet a semé le 13 août dans la poussière, avant un orage de 35 mm. Pour le moment, il observe « une belle levée, à voir ce que la météo va décider ensuite ! », note-t-il.  En Indre-et-Loire, David Forge a aussi tenté de « semer dans le sec au 12 août (densité de semis : entre 2,5 et 3 kg/ha, et profondeur de semis : 4 cm), après deux coups de déchaumeur rapides derrière son orge d’hiver et avec une incertitude sur les quantités de pluie annoncées. J’apporte aussi de l’engrais en localisé (25 kg/ha) pour que le phosphore se retrouve au plus proche de la graine », précise l’agriculteur dans une vidéo publié sur sa chaîne Youtube

Après le semis, David Forge témoigne de précipitations entre 10 et 15 mm selon les parcelles et des premières levées observées au 18 août. Place maintenant à la surveillance des bioagresseurs potentiels ! 

Pour afficher cette vidéo, veuillez accepter les cookies Youtube en cliquant ici

Observation aussi du colza associé 7 jours après le semis, chez Jean-Pierre Mandrin, en Suisse : 

Semer ou non du colza en 2022 ? Une décision suspendue à la météo

Pour Laurent Godin, agriculteur dans la Meuse entre Bar-le-Duc et Saint-Dizier, mieux vaut « être raisonnable et ne pas semer trop tôt » : « j’attends toujours au moins le 20 août », afin de favoriser les repousses du précédent notamment… « Derrière l’orge de printemps, on a passé un coup de déchaumeur à disques indépendants et un passage de déchaumeur à dents 4-5 jours après, qu’on a laissé ensuite pour que la capillarité se refasse. […] Pour le moment, on a eu des pluies très localisées : 8 mm le week-end dernier sur une parcelle et 5 mm il y a 15 jours, à 4 km de là, 8 mm le week-end dernier, et environ une trentaine de mm 15 jours auparavant en 2 fois ». 

L’agriculteur qui utilisait avant un semoir monograine est passé à un semoir pour semis simplifié depuis quelques années, ce qui lui permet d’aller plus vite (12 km/h). Il apprécie aussi « la régularité de profondeur, les doubles disques ouvreurs et les roues de plombage ». Maintenant Laurent Godin espère l’arrivée de la pluie : « il faudrait environ 25 mm, une pluie suffisante mais gentille pour éviter les dégâts… »

Dans le même cas, Bruno Cardot, installé dans l’Aisne, appelle ses abonnés sur Twitter à faire la « danse de la pluie » pour aider les agriculteurs : 

Pour beaucoup de producteurs, les semences sont encore dans les sacs. Là encore, tout va dépendre de la météo à venir, comme l’indiquent Julien Blanckaert et Alex Srz dans le Vexin. En Picardie, Fabien Bourdette ne se dit pas inquiet : « jusqu’au 1er septembre, il n’y a pas « le feu » pour semer ». « Même jusqu’au 10, estime Damien Nauwynck. Mais bon, il n’y a pas d’eau annoncée jusque-là. » Et d’ajouter : « et quand c’est fait, c’est fait et on dort mieux ! » 

Du côté de Charly-sur-Marne dans l’Aisne, Mathieu Vivier n’a pas commencé non plus, « mais il va bien falloir car j’ai déjà vendu une partie du colza pour 2023 », commente l’agriculteur. Il avait arrêté le colza à cause des sécheresses estivales et des insectes. Mais un projet de méthanisation a déclenché l’investissement d’un strip-till et Mathieu Vivier le teste depuis deux campagnes pour le colza. « Cette année, on a tardé, à réaliser le passage de strip-till (il y a 10 jours) et il n’y pas de fraîcheur. […] Entre le 1er juillet et le 24 août, on a reçu 22 mm en tout. » « Il faut un passage de rouleau cambridge et un passage de déchaumeur à disques compact à 3-4 cm pour affiner le sol et éviter qu’il y ait trop de blocs. […] Je suis prêt à faire feu avec le semoir monograine et je me suis fixé le délai du 10 septembre. » A suivre donc !

Dans le Val d’Oise, le choix est fait pour Stéphane Prs. Il ne comptera pas de colza dans son assolement cette campagne et il a choisi le tournesol comme tête d’assolement. En Mayenne, la décision est prise aussi pour @alea jacta, pas de colza : une première en 10 ans ! 

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