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Filière céréalière

Phloème : un congrès pour « co-construire la céréaliculture de demain »


TNC le 05/02/2020 à 13:10

Chercheurs, experts, mais aussi utilisateurs de la recherche (enseignants, conseillers de développement, entreprises, agriculteurs...) : pour cette deuxième édition, Phloème a permis de réunir 600 congressistes les 29 et 30 janvier derniers à la Cité des sciences de Paris. Les objectifs : « partager les connaissances et favoriser l'émergence de solutions innovantes afin d'améliorer la multi-performance des systèmes céréaliers ».

« Deux ans après sa première édition, l’ambition de Phloème – Les biennales de l’innovation céréalière était à nouveau de fournir des informations et des références  déjà relativement abouties et proches de l’application sur le terrain », expliquent les organisateurs, Arvalis-Institut du végétal. Par la mixité des intervenants (Inrae, universités, instituts techniques, recherche privée), « l’ambition de Phloème est d’être un lieu de synthèse, permettant de renforcer les liens entre les acteurs de la recherche et leurs utilisateurs pour structurer et porter des projets ambitieux sur des thématiques prioritaires partagées ».  

« Trouver des combinaisons de solutions »

Cet évènement a notamment mis en avant la forte nécessité de « trouver des combinaisons de solution pour relever les défis agricoles (alimentation, climat, santé, environnement, énergie) ». « Face aux dérèglements climatiques, il n’y a pas un scénario probable, mais plusieurs », expliquait Philippe Gate, directeur scientifique d’Arvalis, à l’issue de Phloème. « Il faut travailler davantage aux interfaces car nous travaillons encore trop en silos, alors que des verrous peuvent être levés, des solutions peuvent être identifiées en élargissant l’espace de nos investigations, avec des diagnostics croisés. […] On augmentera le potentiel d’innovations en mobilisant des fronts de science nouveaux, par exemple, s’agissant de la protection, les relations plantes micro-organismes, plantes-plantes, auxiliaires, plantes de service, robotique… »

Suite aux premières biennales de l’innovation céréalière en 2018: Protection des plantes – Biocontrôle, immunité végétale… : des alternatives prometteuses à la chimie

Trois jeunes chercheurs récompensés

Les organisateurs ont également profité de ce congrès pour « valoriser de jeunes chercheurs pour leurs travaux de thèse apportant une innovation remarquable pour la filière céréalière ». 13 thèses ont été sélectionnées parmi lesquelles 3 ont été distinguées :

– « Le trophée de la thèse la plus prometteuse, catégorie « Méthodologies innovantes », à Manon Dardonville (Inrae) :  « Évaluation de la résilience de différentes formes d’agriculture face au changement climatique et  économiques »  dont l’objet est de développer une méthode pour mieux caractériser et discriminer les différentes formes d’agriculture et notamment celles qui valorisent les processus écologiques et apportent des fonctions écosystémiques. »

– « Le trophée de la catégorie « Outils et services » à Gaëtan Touzy (RAGT2n, consortium Breedwheat) : « Analyse génétique et écophysiologique de la tolérance à la sécheresse chez le blé tendre. Identification de régions chromosomiques en lien avec la réponse au stress thermique post-floraison ». Cette thèse analyse le facteur climatique qui sera sans doute le plus préjudiciable du blé tendre dans les années à venir, car intéressera de nombreuses régions et tous les types de sol, les  températures élevées au cours du remplissage des grains. Parmi les résultats exploitables suite à des analyses génétiques, plusieurs QTL ont été identifiés. »

– « Aurore Beral (Inrae) a reçu le « coup de cœur du jury » pour « Déterminisme génétique et écophysiologique de la variabilité des tailles de grains de blé tendre » dont l’originalité est de travailler non pas sur les performances moyennes des peuplements mais sur leurs variabilités intra,  comme facteurs possibles de stabilité aux stress abiotiques. »