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OGM

Pas d’effet délétère de deux maïs OGM sur la santé de rats


AFP le 13/12/2018 à 10:08

Un régime à base de maïs transgénique administré pendant six mois à des rats n'a pas affecté leur santé et leur métabolisme, selon une étude réalisée par un consortium piloté par l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) publiée dans la revue Toxicological Sciences.

Cette étude rendue publique mercredi par l’Inra et l’Inserm contredit une recherche très polémique du professeur français Gilles-Eric Séralini sur la toxicité du maïs OGM NK603. L’étude du Pr Séralini, qui concluait à un risque accru de tumeurs mammaires et d’atteintes hépato-rénales pour les rats nourris au maïs NK 603, avait été rejetée en 2012 par l’agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) pour ses « lacunes importantes constatées dans la conception et la méthodologie ».

La nouvelle étude s’est entourée de précautions pour prévenir les critiques : ainsi, au lieu de 90 jours, la durée de l’expérimentation s’est étendue sur 6 mois, auprès de 20 rats, soit « un tiers de la vie du rat », explique à l’AFP Bernard Salles, qui coordonne le projet. L’étude n’émane pas de Monsanto mais d’un consortium de recherche publique, dans le cadre du programme Risk’OGM financé par le ministère de la transition écologique et solidaire. Les rats ont été nourris avec un régime contenant soit du maïs OGM (MON810 ou NK603) soit du maïs non OGM, à différentes concentrations. Les chercheurs ont utilisé des techniques de biologie à haut débit pour rechercher des variations métaboliques. Ils ont pu identifier des marqueurs pouvant différencier les régimes MON810 et NK603. « En revanche, au terme de six mois d’expérimentation, aucune différence significative du point de vue biologique n’a été identifiée entre régimes OGM et non OGM », indique le communiqué. « Aucune altération des organes et en particulier du foie, des reins ou de l’appareil reproducteur des rats aux régimes OGM n’a été observée ». In fine, « les chercheurs n’ont pas mis en évidence d’effet délétère de l’alimentation avec du maïs MON810 et NK603 sur la santé et le métabolisme des rongeurs, même au terme d’une longue période d’exposition », concluent l’Inra et l’Inserm. L’étude contredit les conclusions du Pr Séralini, dont l’étude présentait selon Bernard Salles de graves défauts: « il a prolongé son étude à deux ans, avec un groupe trop petit de 20 rats alors que pour une telle durée il faut 50 rats, et de ce fait, les résultats présentaient une variabilité telle qu’on pouvait leur faire dire n’importe quoi », dit-il.

Une autre étude européenne (G-Twyst) menée sur deux ans pour mesurer d’éventuels effets cancérogènes du MON603 doit être prochainement publiée. Selon Bernard Salles, les premiers résultats communiqués lors d’un colloque en début d’année ont conclu à une absence d’effet cancérogène. Le MON810 produit une protéine Bt qui rend le maïs résistant à certains insectes, tandis que le NK603 comprend un gène qui le rend résistant au glyphosate, l’herbicide commercialisé par Monsanto dans le Roundup.