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Bilan météo

Mars 2021 : grand écart de températures


TNC le 14/04/2021 à 15:02
fiches_champs_semis_Edith4711_de_Pixabay

Une période fraîche à froide assez longue d'une quinzaine de jours a été compensée par une chaleur exceptionnelle en fin de mois, dans un contexte sec et ensoleillé. Frédéric Decker, météorologue à MeteoNews, revient sur la climatologie nationale du mois de mars 2021.

Après une courte période douce du 1er au 4, une certaine fraîcheur s’invite sur la France du 5 au 22 mars avec des gelées assez fréquentes et des après-midis souvent fraîches, parfois froides du 5 au 8, du 18 au 20 puis le 22. Le thermomètre grimpe en flèche du 23 au 31. Les deux derniers jours battent de nombreux records de chaleur, y compris sur les stations les plus anciennes : 26 degrés à Paris contre 25,7 le 25 mars 1955, les premiers relevés datant de 1873 et même de 1678 sur l’observatoire de Paris ! Ces chauds et froids positionnent mars 2021 à peu par à l’équilibre, avec un déficit de 0,2 degré sur la normale 1991-2020 (mais +0,2 par rapport à la précédente normale 1981-2010). Le minimum absolu national a été atteint le 9 à Romorantin (Loir-et-Cher) avec – 7,1 degrés. À l’inverse, le maximum mensuel absolu sur la France culmine à 28,3 degrés à Biarritz le 31. Sur le réseau météo secondaire, il a même été relevé jusqu’à 29,9 degrés non loin de là à Cambo-les-Bains.

(©MeteoNews)

Un mois sec

Les précipitations sont restées rares et faibles, se concentrant surtout entre le 10 et le 18 puis du 24 au 26 lors de passages perturbés souvent atténués. Les conditions anticycloniques ont en effet largement dominé tout au long du mois. Le cumul moyen national atteint seulement 28 mm pour une normale de 54 mm, soit quasiment moitié moins. Huit mois de mars ont été encore plus secs depuis 1946, et le record de faiblesse reste de 6 mm en mars 1961. C’est à Calvi, en Corse, qu’il a le moins plu avec 1,6 mm. Et c’est dans la Meuse à Erneville que le plus gros cumul a été relevé : 81 mm. On notera peu d’orages et peu de neige au cours de ce mois traditionnellement lié aux giboulées. Celles-ci sont restées plutôt rares et faiblardes.

Beaucoup de soleil

En liaison avec l’anticyclone omniprésent, l’ensoleillement s’est révélé important. L’astre du jour a en effet brillé en moyenne nationale durant 199 heures pour une normale de 161 mm. L’excédent atteint donc 24 %. Ce chiffre reste toutefois très loin du record de fort ensoleillement appartenant à mars 1961 et ses 242 heures. Brest détient le record de la station la moins ensoleillée en mars 2021 avec 142 heures de présence du soleil. L’Ile du Levant, dans le Var, obtient le score le plus élevé avec 263 heures d’ensoleillement.

Sec, ensoleillé et de saison côté thermomètre. Mais cette « normalité » thermique cache à la fois un période fraîche durable et un pic de chaleur exceptionnelle. Un mois de mars finalement atypique, a contrario de la valeur thermique « de saison » !