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Viticulture

Les vignerons du Rhône plus inquiets du climat que du Covid


AFP le 04/06/2020 à 17:40
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(©Pixabay)

Les vignerons de la vallée du Rhône sont plus inquiets des aléas climatiques que des suites de la crise sanitaire et ont estimé jeudi qu'ils n'auraient pas besoin de recourir aux distillations d'invendus autorisées exceptionnellement par l'Europe.

Dans la vallée du Rhône, l’activité des vignerons a été « fortement pénalisée » par la crise sanitaire du Covid-19, avec une forte baisse des commandes et de la fréquentation des cavaux ou des difficultés logistiques, a déclaré lors d’une conférence de presse Etienne Maffre, vice-président de l’organisation professionnelle Inter-rhône.

Cependant, les vignerons se montrent optimistes sur un « effet rebond » après le déconfinement et font déjà état de premiers signes positifs.

« Globalement les équilibres économiques ne semblent pas inquiétants », a poursuivi un autre vice-président, Philippe Pellaton. « Je suis beaucoup plus inquiet du gel qu’on a eu il y a trois mois, ou de la grêle d’il y a trois semaines, je me demande même si on ne va pas manquer de vin », a-t-il poursuivi.

Ces calamités climatiques sont « systématiques » sur les dernières années, ont déploré ces professionnels, avec un « effet d’accumulation » sur certaines vignes.

Dans ce contexte, les professionnels de la vallée du Rhône (2,7 millions d’hectolitres annuels, 365 millions de bouteilles) ne comptent pas recourir au dispositif exceptionnel autorisé par l’Europe pour résorber les stocks en distillant le vin pour fabriquer bioéthanol ou gel hydroalcoolique.

« La récolte 2019 était très qualitative, on va pas envoyer du vin à la chaudière ! », s’est exclamé M. Pellaton, interrogé sur ce dispositif autorisé à partir de vendredi et jusqu’au 15 octobre. La différence entre les 78 euros d’indemnisation proposés pour un hectolitre de vin sous appellation et des cours moyens « qui vont du simple au double » sur le marché « ne peut pas nous satisfaire », a-t-il ajouté.

Ils réclament plutôt une baisse de la TVA sur les vins vendus dans les restaurants, ou des efforts pour obtenir une réduction des droits à l’export vers les Etats-Unis.