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Début des vendanges dans le Bordelais avec une petite récolte attendue


AFP le 28/08/2024 à 13:20

Les vendanges ont débuté dans le Bordelais, avec le lancement récent de la récolte des raisins destinés au crémant, pour une production globale attendue « faible » cette année dans le premier vignoble AOC de France.

Les premiers coups de sécateur ont été donnés en fin de semaine dernière pour les crémants, qui représentent 1 % du vignoble, en attendant les vendanges des rouges qui doivent démarrer autour du 23 septembre, un retour à des dates « traditionnelles », permises par des températures « dans la norme » cette année, selon la profession.

« La récolte sera faible », en raison de la baisse volontaire de la surface cultivée – 103 000 hectares l’an dernier -, et des dégâts causés par les maladies liées aux pluies, selon le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB).

La « très forte pression mildiou », un champignon ravageur causé par les précipitations abondantes du printemps, aura finalement été « contenue » par le travail « éprouvant » des viticulteurs « présents tous les jours dans leurs parcelles », et l’été ensoleillé promet un millésime de « qualité », estime Christophe Château, le directeur communication du CIVB.

Pour Philippe Cazaux, directeur général de Bordeaux Families, qui produit un tiers des crémants bordelais, le raisin fraîchement récolté « a une très bonne acidité » et promet « une belle qualité », mais la coulure, apparue avec les pluies de juin, devrait baisser les rendements.

Cette maladie qui entrave la fécondation des fleurs a touché également de nombreuses surfaces en merlot, cépage majoritaire à Bordeaux, dans un vignoble qui cherche à produire moins pour rééquilibrer le marché mais sans en perdre des parts.

En crise de surproduction depuis des années, la filière s’est résignée à arracher une partie de ses vignes, en partie avec des compensations financières, afin de redresser les prix et d’éviter la propagation des maladies depuis les parcelles laissées à l’abandon.

Dans ce contexte économique et sanitaire fragile, l’Etat, sur demande de la profession, est monté au créneau en proposant des amendes jusqu’à 5 000 euros par hectare pour les parcelles laissées en friches afin d’inciter à l’arrachage sanitaire.

Quatre procédures sont en cours contre des propriétés ayant laissé des vignes en friches, selon la préfecture, qui lancera de nouveaux contrôles après les vendanges.

Selon les estimations du CIVB, « entre 10 000 et 15 000 hectares » de parcelles, dont 9 000 dans le cadre d’un programme subventionné, soit environ 10 % du vignoble, devraient être supprimés d’ici la fin de l’année.