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Témoignages d'agris

Comment s’annonce cette moisson 2019 ?


TNC le 24/06/2019 à 09:58
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La moisson 2019 est bel et bien lancée ! (©TNC)

La moisson 2019 est désormais lancée dans le sud et l'ouest de la France notamment. Pour le reste du pays, les agriculteurs sont dans les starting-blocks. Comment s'annonce cette campagne ? Les cultures sont-elles prometteuses ? Trois agriculteurs du Gard, de Charente-Maritime et de la Marne témoignent.

Les orges d’hiver, même les blés par endroit, « blondissent » dans les campagnes françaises et les premières moissonneuses-batteuses sont de sortie. Et oui, la moisson 2019 a bel et bien démarré depuis quelques jours.

Un début de moisson à des dates « habituelles » dans le Sud

Le 7 juin exactement, dans une parcelle de pois fourrager, pour Yannick Herrlé, entrepreneur de travaux agricoles sillonnant les départements du Gard et de la Lozère. Depuis mercredi, il a aussi attaqué la récolte de blé dur dans le Gard. Des dates « assez habituelles » pour la région. D’après cet entrepreneur, la campagne 2019 s’annonce mitigée niveau rendement : « les semis de blé dur (généralement autour du 15-30 octobre ont été perturbés cette campagne par les pluies […]. Pour les blés semés avant la période de pluies, les rendements devraient tourner autour des 60 q/ha. Pour les autres semés plus tardivement, les rendements devraient plutôt être de l’ordre de 20 q/ha… »

Ces précipitations ont eu un impact aussi sur les surfaces : « de nombreux agriculteurs se sont orientés vers d’autres cultures comme le pois chiche », explique Yannick Herrlé. Avec son entreprise, il moissonne habituellement 600 à 700 ha de blé dur chaque année chez ses clients agriculteurs. « En 2019, ce sera plutôt 400 ha », poursuit-il. Selon les dernières prévisions d’Agreste, la baisse de la sole de blé dur semble concerner l’ensemble des bassins de production : Occitanie, Centre et Nouvelle-Aquitaine. Au 1er juin 2019, le service statistique du ministère de l’agriculture enregistrait une diminution de 11,5 % sur an et de 9,1 % comparée à la moyenne quinquennale 2014-2018.

Des cultures prometteuses dans l’ouest

Dans l’ouest de la France, les premières récoltes ont aussi démarré avec les orges d’hiver brassicoles et cela devrait s’amplifier dès la semaine prochaine, selon Sylvain Pons, céréalier dans le sud de la Charente-Maritime. « Cette moisson 2019 s’annonce plutôt bonne, commente l’agriculteur. Les premiers échos sont satisfaisants en orge d’hiver, entre 78 et 95 q/ha. Nous avons bénéficié de conditions météorologiques clémentes pendant l’hiver. Les pluies ont, par contre, été assez hétérogènes au printemps », ce qui a poussé Sylvain Pons et plusieurs de ses confrères à déclencher l’irrigation dans les cultures d’orge de printemps, de blé tendre et dur notamment.

Globalement, l’agriculteur se veut optimiste pour les céréales, excepté pour les parcelles en terres superficielles où il redoute le phénomène d’échaudage suite au coup de chaud de début juin. En blé tendre, « les ray-grass et les pucerons pourraient potentiellement avoir un impact aussi sur le rendement. Du côté des pois de printemps, ils arrivent en fin de cycle et sont plutôt prometteurs ». En ce qui concerne les colzas, il y a très peu de surfaces dans le secteur, les implantations ayant été fortement impactées par la sécheresse à l’automne. Pour le coup, les quelques parcelles restantes sont en très bon état (potentiel : 40 q/ha) ».

« La moissonneuse-batteuse n’attend plus que son chauffeur » dans la Marne

Dans la moitié nord du pays, l’heure est aux derniers préparatifs. « La moissonneuse-batteuse, révisée pendant l’hiver, n’attend plus que son chauffeur », plaisante François Mathellié, jeune agriculteur dans le sud de la Marne. La campagne devrait être « légèrement moins en avance que les années précédentes, on pense attaquer les récoltes d’escourgeon dans la première dizaine ou quinzaine de juillet », estime-t-il. Cette campagne ne s’annonce pas très bonne pour les colzas selon le jeune agriculteur. « Comme dans beaucoup d’autres régions, ils ont pas mal souffert du sec à leur implantation. Le semis au monograine, assez répandu dans la Marne, a cependant permis une bonne levée ».

« Très marquée pour les colzas avec les attaques de larves d’altises notamment, la reprise de végétation a aussi été difficile pour la plupart des cultures à cause du froid et du manque d’eau ». La situation s’est tout de même rattrapée pendant le printemps. « Actuellement, la plaine est belle et les cultures sont saines, observe François Mathellié, sauf les parcelles ayant subi des passages de grêle importants il y a deux semaines ». Sur l’exploitation, les pommes de terre fécule et les betteraves sucrières, ayant un peu souffert du manque de chaleur, se portent bien également.