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La moisson vécue par les éleveurs

« Entre la plaine et les bêtes, il y a du travail ! »


TNC le 10/07/2020 à 06:02
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La moisson bat son plein dans beaucoup de régions. Pour les éleveurs, la récolte s'ajoute aux journées déjà bien remplies par le travail d'astreinte dans le troupeau. Comment gèrent-ils cette grosse charge de travail ? Ils répondent sur les réseaux sociaux et chacun a son astuce pour vivre cette moisson 2020 au mieux.

La moisson : une grosse période pour tous les agriculteurs ! Et pour les éleveurs, ça s’ajoute aux travaux quotidiens d’astreinte autour du troupeau. D’ailleurs, Web-agri les a interrogés via un sondage en ligne du 16 au 23 juin 2020 sur leur façon de faire. Et étonnamment, plus de la moitié des éleveurs ne demandent aucune aide pour la moisson. Pour les autres, ils font principalement appel à la famille ou les amis avant de pratiquer l’entraide avec d’autres collègues ou d’embaucher.

Moisson VS élevage : où donner de la tête ?

Comme cet éleveur de Charolaises en Bourgogne, c’est parfois compliqué de concilier la plaine et les vaches. Après avoir rempli les remorques de grain, impossible d’aller livrer car la coopérative est fermée. Pourtant, l’éleveur a besoin du tracteur pour aller chercher des vaches en pâture :

En Bretagne, plus précisément dans le Morbihan, Anthony Kerhervé jongle entre les récoltes. Orge, pois de conserve et enrubannage de RGH, il ne manque pas de travail !

Toujours en Bretagne, dans la famille Luherne, Dominique et Vincent sont à la manœuvre. Vincent se dépêche de presser sa paille d’orge, car le semoir attend pour le sarrasin…

Sur la page des producteurs de lait, nous avons demandé aux éleveurs comment ils s’organisent pendant la moisson et chacun a sa méthode.

Pour Pascal, installé dans les Côtes d’Armor, pas question de moissonner. Il délègue ça à une ETA et fournit seulement une remorque d’appoint. Pour lui, « on ne peut pas être partout et puis avec 25 ha de céréales à battre, ça ne vaut pas le coup d’avoir sa propre machine. »

En Seine-Maritime, chez Cédric, c’est lui qui conduit la moissonneuse et sa femme la presse. Ils embauchent alors deux jeunes pour conduire les tracteurs pour la moisson et délèguent la traite à leur apprentie passionnée d’élevage.

Moisson tôt ? Pensez aux dérobées ! Retrouvez à ce sujet : Du maïs derrière de l’orge pour l’ensiler en dérobé

Pour Yann dans la Somme, les récoltes mettent ses nerfs à rude épreuve car il manque de main d’œuvre. « Heureusement que la famille est-là, confie-t-il. Parce que gérer la batteuse, ses pannes, la presse, les achats de paille, le transport et les bêtes à côté, c’est dur ! Battre soi-même quand on fait du lait et de la viande, ça relève de la folie… »

Heureusement, ce n’est pas la course pour tout le monde. En Ille-et-Vilaine par exemple, Laurent a la chance d’avoir les silos à moins de 4 km des champs. Il explique alors : « On fait la navette avec une remorque, plus une autre éventuellement en tampon. Moi je suis sur la moissonneuse et mon frère est au troupeau puis va livrer les bennes quand il revient. »

Découvrez ce témoignage : L’un le grain, l’autre la paille : deux agriculteurs, deux stratégies pour la moisson

C’est un peu la même stratégie chez Florian en Aquitaine : « On fait appel à la Cuma avec chauffeur donc on a que les bennes à gérer. Ce n’est pas à la moisson qu’on a le plus de boulot mais pendant les ensilages et les foins. »

À certains endroits, la moisson n’a pas encore débuté. En Haute-Marne, Quentin B. patiente le temps que ses cultures mûrissent. Pour s’occuper, il repeint la benne qui sert pour le fumier. Idem pour Séb D. dans le Nord qui refait ses plateformes de stockage pour la paille ou les enrubannés :