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Ours/Pyrénées

Un véhicule de l’ONCFS incendié, « irresponsable » selon la préfète


AFP le 17/07/2019 à 16:53

Un véhicule de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) a été incendié mercredi en Ariège, alors que des agents procédaient à une expertise après une possible attaque d'un ours, un comportement qualifié d'« irresponsable » par la préfète.

Peu avant 7h00, deux agents de l’ONCFS et un agent de la direction départementale des territoires (DDT) se sont rendus à Auzat, en Haute-Ariège, pour déterminer la cause du décès de trois brebis et l’éventuelle implication d’un ours, indique la préfecture dans un communiqué. « L’expertise, pour laquelle un rendez-vous avait été fixé avec le président du groupement pastoral de Bassies-Lartigue concernait 3 brebis, et s’est déroulée correctement », précise l’autorité préfectorale. Mais, à leur retour, les agents ont constaté que « leur véhicule, initialement garé à côté de celui d’un éleveur, avait été déplacé et incendié ». Ce sinistre intervient dans un contexte tendu, après le dérochement fin juin de plus de 250 brebis, tombées d’une crête dans le massif de l’Aston à cause de la présence d’un ours, ce qui avait ravivé les tensions entre les partisans d’un retrait graduel d’ours dans la zone et ceux plaidant pour un renforcement de la protection des troupeaux.

Nicolas Alban, délégué régional de l’ONCFS, se dit « choqué » par cet incident. « Il y aura certainement un dépôt de plainte dans les jours à venir », a-t-il indiqué à l’AFP. Pneus crevés, pare-brises cassés, poubelles renversées devant les locaux de Foix… Selon lui, l’Office en Ariège a été à de nombreuses reprises ces derniers jours et semaines la cible de dégradations. « Les agents sont angoissés à l’idée de revenir sur le terrain », dit-il. « Si on ne peut pas garantir leur sécurité, on sera obligé de suspendre nos opérations, (…) ce qui est très dommage car la première mission de l’ONCFS est de permettre aux éleveurs d’être indemnisés », ajoute M. Alban.

La population d’ours dans le massif pyrénéen est estimée actuellement à plus d’une quarantaine de spécimens. Après la mort des 250 brebis, des élus et des éleveurs de l’Ariège avaient réclamé que l’Etat retire des ours du massif pyrénéen. « L’Ariège, cet été, dégueule d’ours (…) on sent l’imminence d’un drame, qui pourrait concerner un randonneur croisant une ourse avec ses petits, ou un éleveur au bout du rouleau », avait ainsi estimé lors d’un point de presse Philippe Lacube, le président de la Chambre d’agriculture de l’Ariège. De son côté, la préfète de l’Ariège Chantal Mauchet, a renouvelé mercredi « tout son soutien aux éleveurs et bergers touchés par les prédations, mais ne peut tolérer que des atteintes individuelles soient portées aux agents publics dans l’exercice de leur mission ». Chantal Mauchet a rappelé dans son communiqué « que ce sont ces expertises qui permettent de connaître de la façon la plus précise possible les atteintes portées par les ours aux troupeaux, et de déclencher les indemnisations auxquelles ont droit les éleveurs ».  En juin 2018, trois responsables d’une association anti-ours avaient été placés en garde à vue après la diffusion d’une vidéo où l’on y voit un groupe de 25 personnes aux visages masqués par des cagoules noires et fusil de chasse à la main, annoncer entrer en « résistance active contre les agents de l’État ».