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Découvertes dans un champ

Un trésor gaulois bientôt vendu aux enchères


AFP le 17/04/2019 à 11:12

Des parures et des armes datant du VIe siècle avant Jésus-Christ, découvertes dans le champ d'un agriculteur à Tavers (Loiret), seront vendues aux enchères le 4 mai, a-t-on appris auprès des organisateurs de la vente.

« Nous sommes en présence d’un dépôt du premier âge de fer. Il est composé d’éléments de parures, colliers, bracelets et de quelques armes, en alliage cuivre, fer et plomb », explique le commissaire-priseur Aymeric Rouillac qui tient presque l’intégralité du trésor entre ses mains. La découverte a été déclarée « trésor national » par le ministère de la culture en avril 2016. Selon Aymeric Rouillac, il s’agit certainement de l’un des derniers trésors archéologiques français qui peut être vendu. « Depuis 2016, la loi a changé. Si vous trouvez un trésor dans votre champ, il ne vous appartient plus. Il appartient à l’État », précise le commissaire-priseur.

C’est un voisin féru d’archéologie qui a fait la découverte le 19 février 2012 dans le champ d’un couple d’agriculteurs qui souhaite rester anonyme. Une étude se conclura en 2015 par la rédaction d’un rapport de 200 pages. Selon les spécialistes les objets du trésor de Tavers datent du Hallstatt moyen, qui correspond aux environs de 625 à 510 av. J.-C. Ces soixante-cinq éléments sont composés de 58 pièces en alliage cuivre et sept en fer et plomb. Cinq colliers torques entiers et cinq autres fragmentaires, dix-huit bracelets dont six entiers, quatre anneaux de chevilles ou bracelets fragmentaires sont notamment inventoriés. Trois armes et des fragments de vaisselle sont aussi dénombrés. L’ensemble était enfoui sous 30 cm de terre : « J’aurais pu les abimer en travaillant le terrain », raconte l’agriculteur « impressionné par la qualité des objets retrouvés, malgré l’utilisation régulière d’engrais pour les cultures qui aurait pu les oxyder ». Le rapport évoque deux hypothèses pour expliquer la présence de ce trésor : la thésaurisation en vue d’une récupération ultérieure ou la présence d’un atelier de production local.

La vente aux enchères aura lieu le 4 mai au château de Meung-sur-Loire. La mise à prix est fixée à 50 000 euros mais les enchères pourraient aller au-delà. « Des étrangers ont déjà fait savoir qu’ils étaient intéressés mais du fait de son classement « Trésor national » par la République française, il ne pourra pas quitter la France pendant trois ans pour permettre aux musées français d’en faire l’acquisition au prix du marché. Prix qui sera connu lors des enchères », précise Aymeric Rouillac.