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Reims (Marne)

Un agriculteur poursuivi pour tentative de meurtre remis en liberté


AFP le 13/02/2020 à 16:20

Un agriculteur marnais, mis en examen pour tentative de meurtre après avoir grièvement blessé au fusil à plomb un jeune homme soupçonné de vol de carburant dans son exploitation, a été remis en liberté jeudi, a-t-on appris de sources concordantes.

La chambre de l’instruction du tribunal de Reims a accepté la demande de remise en liberté du mis en cause, désormais placé sous contrôle judiciaire, selon l’avocat général et son avocat, Gérard Chemla. Environ 600 agriculteurs avaient manifesté jeudi matin leur soutien à cet agriculteur devant la cour d’appel, lors de l’audience.

« Ras-le-bol des vols », « Libérez Jean-Louis Leroux », « Stop à l’insécurité » pouvait-on lire sur les banderoles déployées par des agriculteurs de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricole) de la Marne, initiatrice du rassemblement, de l’Aube et de viticulteurs du Syndicat général des vignerons (SGV). Cette remise en liberté « est un mauvais signal et une caution donnée à une justice privée », a réagi Thomas Hellengrand, l’avocat du jeune garçon de 19 ans, toujours dans le coma, s’étonnant que le procureur général, Jacques Louvier, se soit montré favorable à la remise en liberté jeudi, après s’y être opposé dans son réquisitoire écrit mercredi soir.

Jacques Louvier a justifié sa décision par le fait que l’agriculteur a trouvé un hébergement chez sa sœur à 80km de la ferme où s’est produit le drame. L’agriculteur, âgé de 46 ans, devra pointer à la gendarmerie deux fois par semaine, a interdiction de se rendre dans la Marne et d’entrer en contact avec les personnes liées au dossier. Il avait tiré au fusil à plomb dans la nuit du 31 janvier au 1er février sur un groupe de voleurs présumés de gasoil dans son exploitation, blessant grièvement au ventre un jeune homme de 19 ans appartenant à la communauté des gens du voyage. Il se dit victime d’une quarantaine de vols rien qu’en 2019 sur son exploitation d’Ambrières (Marne).

À l’issue de la garde à vue de Jean-Louis Leroux, le parquet de Reims avait requis le placement en détention provisoire. La légitime défense n’avait pas été retenue, « en l’absence d’élément de proportionnalité à ce stade de l’enquête ». « Nous n’avons pas d’éléments sur l’intention d’homicide », a plaidé de son côté Me Chemla, tandis que Me Thomas Hellengrand considère l’agression comme un véritable « guet-apens ».