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Syndicalisme

Réforme de la Pac, loi foncière, agribashing, Egalim : les chantiers de la FNSEA


TNC le 25/06/2019 à 20:32
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La loi foncière ne sera pas présentée ni débattue au parlement avant début 2020. (©Pixabay)

Outre les indemnisations des agriculteurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes durement touchés par les intempéries, la FNSEA entend se focaliser sur quatre dossiers dans les mois à venir. En attendant la loi foncière qui ne devrait pas être débattue avant début 2020 et la reprise des négociations de la réforme de la Pac, le syndicat veut accompagner juridiquement les organisations ou agriculteurs victimes d’actes malveillants relevant d’un « agribashing alarmant ». Aussi, à la suite de la loi Alimentation, le syndicat organisera une journée, le 15 octobre, sur le dossier de l’organisation économique des filières.

Selon sa présidente Christiane Lambert, la FNSEA compte suivre particulièrement quatre dossiers dans les prochaines semaines. Outre les conséquences des intempéries dans plusieurs départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes, pour lesquels le chantier des indemnisations et soutiens financiers est en cours, le syndicat veut rester mobiliser sur la question de la réforme de la Pac. « J’entends que Phil Hogan estime qu’un accord est possible d’ici la fin de l’année, mais très peu de gens y croient », a expliqué la numéro un de la FNSEA.

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Pour le syndicat, il faut encore se battre sur le budget de la Pac. « Nous continuons à sensibiliser nos élus et le gouvernement pour obtenir un budget agricole fort dans la programmation budgétaire pluriannuelle. » Une fois que le budget européen sera acté et en attendant sa mise en œuvre, « il faudra une période de transition », estime-t-elle.

Si le nouveau parlement européen, qui sera installé officiellement le 2 juillet, comptera davantage d’agriculteurs et de « connaisseurs des questions agricoles », il y aura aussi davantage d’élus écologistes dans l’hémicycle strasbourgeois. « La dimension environnementale de la Pac va être à nouveau poussée », admet Christiane Lambert. « Mais attention : c’est plus difficile de faire plus vert quand on est dans le rouge ».

Pour le syndicat, le slogan sert de transition à l’autre chantier de la rentrée d’automne : le premier bilan et la suite du volet économique de la loi Alimentation. L’organisation économique des filières fera l’objet d’une journée d’échanges – le 15 octobre prochain – pour trouver les moyens « d’utiliser les possibilités offertes par la loi et opérer la montée en gamme des productions ». La FNSEA veut s’inspirer de « réalisations réussies » pour en démultiplier le modèle.

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Sur ce dossier, la FNSEA veut aussi sensibiliser le grand public sur les distorsions de concurrence « très mal vécues par les agriculteurs », avec des « actions pour dénoncer les incohérences du gouvernement ». « N’importons pas l’agriculture que nous ne voulons pas chez nous », martèle une nouvelle fois l’agricultrice. « En production légumière par exemple, les producteurs belges disposent de 32 insecticides homologués, alors que les Français ne peuvent en utiliser que 14. »

Si la FNSEA entend faire de la pédagogie sur les distorsions de concurrence, le syndicat indique vouloir hausser le ton face aux actes malveillants relevant de l’agribashing. « Les actes malveillants et violents se multiplient » de la part d’activistes anti-élevage notamment. Dernier exemple en date, l’incendie, vraisemblablement criminel, d’une dizaine d’engins, dimanche 23 juin, sur un chantier de construction de serres pour la production de tomates.

Porter les actes malveillants au pénal et au civil

« Nous avons décidé de mettre en place un accompagnement juridique pour permettre à chaque agriculteur ou organisation victime d’acte malveillant de porter plainte et porter ces actes au pénal et au civil chaque fois que ce sera possible. »

La FNSEA a par ailleurs demandé à Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, la levée de l’immunité parlementaire à Bastien Lachaud, député de la France insoumise qui s’était introduit de nuit dans un élevage porcin des Côtes-d’Armor avec des militants de l’association L214.

Enfin, quatrième dossier à travailler : la préparation de la loi foncière. Le report d’un débat parlementaire « fin 2019 voire plutôt début 2020, dans le meilleur des cas », se confirme. Pour Christiane Lambert, la loi devra à la fois « lutter contre l’accaparement du foncier sans contrôle », et « réduire fortement l’artificialisation ». Il s’agira ainsi de faire appliquer des règles permettant de parvenir à l’objectif déjà inscrit dans la loi Biodiversité : « zéro artificialisation nette ».

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