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LFDay 2022

Précision des données et valorisation du carbone : deux enjeux clés de l’AgTech


TNC le 16/06/2022 à 15:02
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La journée du LFDay 2022 a réuni 120 start-up souhaitant apporter des solutions numériques au secteur agricole et agroalimentaire.

Après deux ans d’absence pour cause de pandémie, le LFDay – nom tiré de l’association organisatrice La Ferme digitale, a de nouveau réuni les acteurs – créateurs, investisseurs, partenaires – de l’AgTech. Parmi la centaine de start-up présentes, certaines se développent dans l’accompagnement vers la décarbonation des exploitations, quand d’autres cherchent à proposer une plus grande précision dans le pilotage de l’exploitation.

Réunies par la Ferme digitale mardi 14 juin 2022 dans d’anciens entrepôts ferroviaires reconvertis en lieu branché, une bonne centaine de start-up de l’AgTech s’exposaient pour présenter leurs dernières innovations. D’autres, plus anciennes, qui ont largement dépassé la taille de la petite TPE, étaient aussi là pour réaffirmer leurs ambitions sur leur marché. Comme Céréapro – ex-Comparateuragricole – qui, avec une vingtaine de salariés et une collecte de 420 000 tonnes l’an passé, s’est hissé dans le rang des 6 premiers négociants français de céréales, et qui vise désormais le podium.

Depuis la précédente édition qui s’était déroulée en 2019 avant l’épisode de pandémie de Covid, deux enjeux focalisent de nombreux acteurs de l’écosystème AgTech. La décarbonation de l’agriculture d’abord. En lien avec les signaux politiques et les démarches en faveur d’une « agriculture bas carbone », de nouvelles start-up proposent leurs solutions d’accompagnement.

« L’agriculture est le seul secteur de l’économie à pouvoir capter du carbone, et donc à pouvoir non seulement neutraliser ses propres émissions et contribuer à la décarbonation d’autres secteurs », a rappelé Serge Zaka, agrométéorologue chez ITK, lors d’une intervention sur « l’empreinte environnementale de l’agriculture ».

Rémunérer les agriculteurs pour le stockage du carbone par leurs terres

Depuis 2020 par exemple, Soil capital a lancé son programme de compensation d’émission de carbone en rémunérant des producteurs de grandes cultures pour le carbone stocké grâce à leurs pratiques.

« On est déjà dans une démarche d’amélioration de nos pratiques pour stocker du carbone. Soil Capital rémunère les efforts qu’on fait depuis quelques années », témoigne Blaise Crété, producteur de 180 ha dans la Somme, l’un des 506 agriculteurs rémunérés que revendique la start-up.

Autre start-up sur ce créneau : Sysfarm, qui propose aussi un complément de revenus aux agriculteurs pour le stockage du carbone et la compensation des émissions d’entreprises émettrices. La start-up a d’ailleurs été récompensée lors de l’édition Agreen Startup du dernier salon de l’agriculture.

Carbon Farmers se présente, quant à elle, comme un tiers de confiance des projets de décarbonation de l’agriculture, en assurant auprès des agriculteurs la gestion de la certification, les démarches administratives, etc. Avec Soil Capital et six autres start-up sur ce créneau – Farmleap, Gaïago, Terraterre, Rize ag, MyEasyFarm et Genesis – la jeune entreprise a même lancé une association baptisée Climate Agriculture Alliance, pour renforcer la confiance des acteurs – agriculteurs, investisseurs, entreprises ayant un besoin de compenser ses émissions de CO2 – dans le marché du carbone agricole.

Sur les prochains satellites, des nouveaux capteurs pour gagner en précision

Un autre enjeu, bien moins récent, continue d’inciter de jeunes entrepreneurs à proposer aux agriculteurs de nouvelles solutions pour leurs tours de plaine. La start-up Abelio propose un « tour de plaine 2.0 », compilant différentes sources d’informations – données météo et satellitaires, données récupérées de vols effectués par des drones sur les parcelles – pour les analyser via une intelligence artificielle. Plusieurs chambres d’agriculture testent depuis plusieurs mois différents services de ce type, dont celui proposé par Abelio. Une prestation qui pourrait être potentiellement intéressante économiquement en betteraves et dans la lutte contre les chardons.

En matière de précision, les acteurs attendent beaucoup des nouvelles données satellitaires qui, à moyen terme, viendront compléter celles déjà disponibles. Outre les capteurs optiques qui équipent déjà les satellites du réseau Sentinel, de nouveaux satellites embarqueront des capteurs d’imagerie hyperspectrale et d’imagerie infrarouge thermique à haute résolution, qui permettront notamment de mieux gérer, avec précision, le stress hydrique des plantes et donc, d’optimiser l’irrigation.