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Les ETA se sentent « seules » alors que « les agriculteurs sont soutenus »


TNC le 07/03/2025 à 12:18
ETAFNEDT

60 % des exploitations ont recours au moins une fois par an aux services d'une ETA. (© FNEDT)

La FNEDT, qui fédère les entreprises de travaux agricoles, menace d’une journée de mobilisation si les pouvoirs publics n’entendent pas ses revendications.

Après avoir commencé la conférence du 91e congrès de la FNEDT (Fédération nationale entrepreneurs des territoires), qui se tient à Arles, par des chiffres positifs (8 milliards de chiffre d’affaires, 60 % de salariés en plus en 10 ans, 150 000 actifs sur tout le territoire), Philippe Largeau, le président, a vite laissé la place à une colère froide.

« On nous dit que l’on a besoin de nous, que nous sommes essentiels, mais dès qu’on demande de l’aide, notamment des pouvoirs publics, on nous ferme la porte. Le monde agricole est soutenu, nous sommes seuls. Cela devient insoutenable », déplore-t-il, citant en exemple les 480 millions d’euros alloués pour soutenir la production agricole et les 17 millions d’euros que demandaient, sans succès, les ETARF.

« Pleurer avec le client, c’est fini »

L’année 2024 a été compliquée pour les ETARF, qui ont enregistré une baisse de leur chiffre d’affaires de 5 à 85 % selon les entreprises, et de 20 % en moyenne. Et comme le monde agricole souffre aussi, « les encours clients grandissent et nous faisons un peu les banquiers », constate Philippe Largeau.

Une situation qu’il remet en cause. « Nous avons trop souvent fait des prix en fonction de ce que le client voulait bien donner, en pleurant avec lui, sans avoir de démarche commerciale. C’est fini ça. Il faut déterminer les vrais coûts. »

Des contrôles sur les phytos « injustes »

La FNEDT attend beaucoup plus de l’État. Les derniers signes ne sont pas encourageants, avec par exemple le retrait du rattachement des ETA aux « activités réputées agricoles » dans la dernière LOA (Loi d’orientation agricole). Ou encore avec les contrôles « incessants » concernant les phytos alors que « d’autres qui opérent dans l’ombre » sont moins ciblés.

« Si cela continue, nous allons organiser une journée nationale et je demanderai à toutes les ETA de déposer leur certification au pied des préfectures », met en garde Philippe Largeau.