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« Macron, répond-nous ! »

Les agriculteurs devant les préfectures mardi matin


AFP le 21/10/2019 à 17:14

Les agriculteurs se sont donnés rendez-vous mardi matin devant les préfectures pour interpeller le président Emmanuel Macron et obtenir de sa part une prise de position forte contre la déconsidération dont ils estiment être victimes et le malaise qui en découle.

À l’appel des syndicats FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA), les paysans de la « quasi-totalité des départements vont aller devant les préfectures de départements pour faire une opération de bâchage des préfectures, en disant « Macron, répond-nous » », a déclaré à l’AFP Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA. Lors de la dernière mobilisation nationale, le 8 octobre dernier, le syndicat majoritaire avait revendiqué quelque 10 000 agriculteurs et 6 000 tracteurs sur les routes de France. But de l’opération : « à nouveau envoyer un message fort au président de la République, pour avoir des réponses de sa part sur les sujets que nous portons depuis le début », a déclaré Jérôme Despey. Parmi ces préoccupations :  « l’agri-bashing » ou la « déconsidération » du monde agricole ou de ces pratiques. Jérôme Despey a énuméré les « intrusions » des militants antispécistes dans les élevages, « la pression sur les phytosanitaires » avec les zones de non-traitement (ZNT) de produits phytosanitaires…

Il a également évoqué les « surtranspositions » de réglementation européenne, ainsi que les accords de libre-échange comme le Ceta (accord UE-Canada), auxquels ils sont « totalement opposés ». D’une manière générale, le monde paysan voit d’un mauvais œil des accords qui permettraient d’importer en Europe et donc en France des aliments produits à bas coûts, selon des normes de qualité moindres, à l’heure où ils sont sommés par la loi Alimentation de monter en gamme.

Hasard du calendrier, lors d’un bilan de cette loi qui devait rééquilibrer les relations commerciales entre producteurs, industriels et distributeurs, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a reconnu lundi que « le compte n’y était pas s’agissant de la rémunération des agriculteurs ». Mardi, les agriculteurs n’entendent pas bloquer le pays : « le but, vraiment, c’est d’aller devant le lieu symbolique de l’État qu’est une préfecture pour dire : Macron, répond nous, répond à cette détresse que vivent les paysans », a appuyé Jérôme Despey. Si la mobilisation de mardi reste difficile à prévoir, une quinzaine de départements, dont ceux de l’Ile-de-France, ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils différaient leurs action pour des raisons climatiques ou de travaux de cultures.

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