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Protéines végétales

Le groupe Avril veut mettre du colza dans l’assiette


AFP le 08/07/2019 à 10:36

Le groupe agroalimentaire Avril, numéro un français des huiles de table et des œufs, a annoncé lundi une association avec le Néerlandais Royal DSM pour produire conjointement une protéine issue de colza à destination de l'alimentation humaine.

Alternatives à la viande et aux produits laitiers, boissons, produits de cuisson au four, barres alimentaires ou encore produits prêts-à-mélanger : les deux partenaires vont créer une co-entreprise pour produire ces protéines dans une usine qui sera construite à Dieppe (Seine-Maritime). Celle-ci « devrait voir le jour aux alentours de 2022, sur le site de Dieppe », déclare à l’AFP Jean-Philippe Puig, directeur général du groupe Avril. Montant de l’investissement : « plusieurs dizaines de millions d’euros ». C’est sur ce site que se trouvait une usine de trituration de colza de Saipol, filiale d’Avril, touchée par une explosion en février 2018, laquelle avait fait deux morts et mis ses 40 salariés au chômage technique. « Il y a cinq ans, on a mené une étude assez détaillée sur le bilan mondial des huiles et protéines. On s’est aperçu que, globalement, le monde ne manquera pas d’huile, par contre, le monde va manquer de protéines », explique Jean-Philippe Puig.

Jusqu’ici utilisé en alimentation pour l’huile dans sa partie liquide, le colza, qui comprend ces fameuses protéines, mais aussi des fibres dans sa partie solide, était essentiellement employé en nutrition animale. Doté de « propriétés nutritionnelles très intéressantes », le colza présente également de meilleures facultés de dissolution que le soja, notamment dans l’eau, affirme Jean-Philippe Puig. « Il y avait juste un petit souci, c’est que c’était une molécule qui était un petit peu compliquée à extraire du végétal et donc, on a travaillé le procédé, d’abord nous Avril et après, avec notre partenaire, qui est le leader mondial des ingrédients alimentaires ». « C’est une molécule très, très longue, et dès que vous mettez un procédé à température élevée, vous cassez cette molécule et elle perd ses qualités nutritionnelles », détaille M. Puig : « in fine, on a une sorte de poudre blanche sans odeur qui permet d’être mixée dans des aliments ». Objectif de production, pour démarrer, quelques milliers de tonnes : « c’est vraiment pour tester le marché sur ce nouveau produit, mais notre ambition, c’est de doubler la capacité dès qu’on l’aura construite, de l’usine française et de voir après, en fonction du marché », selon le dirigeant. Il fait notamment valoir l’absence d’OGM dans le colza français, contrairement au soja importé d’Amérique.