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Présidentielle

L’avenir agricole en commun de Jean-Luc Mélenchon


Politique et syndicats le 20/04/2017 à 16:25
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Jean-Luc Mélenchon défend une « agriculture écologique et paysanne ». Dans son programme agricole, il cible « l’agrobusiness » et propose de « produire mieux pour se nourrir mieux ».

Candidat de « la France insoumise », Jean-Luc Mélenchon défend une « planification écologique » et une « agriculture écologique et paysanne ». Il fustige, dans ce sens, l’agrobusiness qui, selon lui, « détruit tout » : « l’écosystème, la santé des consommateurs et celle des paysans. » Pour lui, « les maux sont connus : pesticides chimiques, gigantisme agricole, ultra-spécialisation et soumission au libre marché. À terme, ce système met à mal notre capacité à nourrir l’humanité. » Au contraire, le candidat propose de « produire mieux pour se nourrir mieux ».

Le programme agricole de Jean-Luc Mélenchon, co-rédigé par Laurent levard, agroéconomiste, et Ève Saymard, agronome, est assez étoffé. Dans un cahier de 36 pages, ils détaillent pourquoi et comment, selon eux, « l’agriculture productiviste détruit ». Avant d’identifier huit priorités pour développer « un projet agricole et alimentaire durable et d’intérêt général » :

De ces priorités se dégagent 13 propositions majeures.

Au niveau international :

• Dans le cadre du plan A face à l’Union Européenne, refonder la politique agricole commune pour garantir l’autosuffisance alimentaire, la relocalisation et l’agriculture écologique et paysanne.

• Réformer la FAO (Organisation de l’ONU pour l’agriculture et l’alimentation), pour favoriser la souveraineté alimentaire, la régulation des marchés mondiaux et la conversion écologique de l’agriculture.

• Éviter aux migrants de devoir fuir leur pays et mettre fin aux accords commerciaux inégaux qui déstabilisent des pays entiers, détruisent les agricultures locales et empêchent le co-développement.

Sur le plan national :

• Engager la réforme agraire pour faciliter l’installation des jeunes agriculteurs en limitant la concentration des terres et la course à l’agrandissement et créer 300 000 emplois agricoles grâce à des prix rémunérateurs et une refonte de la Pac.

• Stopper les projets de fermes usines.

• Développer l’agriculture biologique, proscrire les pesticides chimiques, instaurer une agriculture diversifiée et écologique (polyculture-élevage, permaculture, etc.) et promouvoir les arbres fruitiers dans les espaces publics.

• Favoriser les circuits de proximité, la vente directe, la transformation sur place et plafonner les marges de la grande distribution par un coefficient multiplicateur limité pour garantir des prix rémunérateurs aux producteurs et interdire les ventes à perte pour les agriculteurs.

• Refuser les OGM, bannir les pesticides nuisibles, en commençant par une interdiction immédiate des plus dangereux (glyphosate, néonicotinoïdes, etc.).

• Sanctuariser le foncier agricole et naturel et lutter contre l’artificialisation des sols.

• Généraliser les fermes pédagogiques pour la sensibilisation à la cause écologique et l’éveil à la Nature.

• Imposer l’objectif d’une alimentation 100 % biologique locale dans la restauration collective.

• Réduire la part des protéines carnées dans l’alimentation au profit des protéines végétales.

• Favoriser un développement endogène dans les Outre-mer en rupture avec le modèle actuel d’économie de comptoir pour atteindre l’autosuffisance alimentaire en soutenant le développement d’une agriculture paysanne et des filières de transformation agroalimentaire locales.