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Pac post 2020

L’agriculture de groupe au cœur de la stratégie pour les territoires ruraux


TNC le 15/11/2018 à 12:02

Les réseaux Civam, Trame et FNCuma interpellent l’État et les Régions pour la prochaine Pac. Celle-ci devra répondre à des enjeux économiques, sociaux et environnementaux de l’agriculture européenne, dans un contexte politique et budgétaire difficile.

La nouvelle Pac devra prendre en compte « la nécessité d’une transition vers des modèles agricoles et alimentaires pouvant mieux répondre aux attentes sociales en matière de qualité des produits, de santé, d’emploi et de relocalisation de l’alimentation et aux défis du dérèglement climatique et de la protection de l’environnement ».

L’agriculture de groupe est présente sous diverses formes en Europe. Approche collective, elle vise à faciliter la mise en commun de connaissances, de moyens humains et matériels et à mutualiser les risques. « Elle améliore ainsi le revenu des agriculteurs et constitue autant de lieux d’innovation économique, sociale et technique adaptés à tous les terroirs de l’Europe et permettant leur mise en valeur ». Pour les Civam, Trame et Cuma, les agriculteurs impliqués dans ces groupes – soit plus de la moitié des exploitants français – auront donc un rôle décisif à jouer dans la mise en place de cette transition agro-écologique.

Orientation de la Pac

Ainsi, les différents réseaux structurels de ce type d’agriculture sur le territoire, interpellent l’État et les Régions. Ils demandent à ce que la prochaine Pac puisse « pleinement prendre en compte les dynamiques collectives, dans ses orientations, sa construction et son cadre de mesures ». Notamment, ils tiennent à ce que la politique agricole soit  « véritablement commune », c’est-à-dire portée par l’ensemble des états membres avec un budget maintenu.

Ils veulent aussi un renforcement du deuxième pilier. « Les mesures de celui-ci doivent se focaliser sur la mise en oeuvre de pratiques plus respectueuses de l’Homme, de l’environnement et des territoires, ainsi que le maintien de ces dernières si elles sont déjà en place. » Pour optimiser ce changement de système, les réseaux insistent aussi sur le déploiement d’un budget ambitieux et l’importance de l’approche régionale du Feader pour mieux prendre en compte les enjeux territoriaux. 

Valorisation de l’agriculture de groupe

Par ailleurs, les Civam, Trame et Cuma demandent à ce qu’une priorité claire soit donnée aux investissements à destination des collectifs. « Des mesures d’accompagnement aux groupes d’agriculteurs doivent être systématiquement mises en place (émergence de projets et conseils stratégiques aux groupes) et des bonifications doivent être possibles pour des mesures individuelles (Cab, MAE) réalisés dans le cadre d’une démarche collective ».

Enfin, les réseaux réclament que des mesures sur l’innovation soient mises en place afin de favoriser les projets de recherche-action pilotés par les acteurs du territoire (agriculteurs en partenariat avec des associations environnementales, etc…) et que le droit à l’expérimentation soit soutenu.

« C’est autour de ces positionnements et de ces propositions que l’agriculture de groupe pourra être véritablement prise en compte dans la prochaine Pac et qu’elle pourra jouer pleinement son rôle pour répondre aux enjeux de l’agriculture et des territoires ruraux de demain. Les réseaux sont prêts, il ne reste plus qu’à l’État et aux Régions à s’en emparer politiquement et à les décliner dans la prochaine programmation » concluent les Civam, Trame et Cuma.