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Argentine, Uruguay et Canada

L’abattage des chevaux dans ces pays dénoncé par des ONG européennes


AFP le 13/06/2019 à 10:26

Les conditions d'élevage et d'abattage des chevaux en Uruguay, Argentine et au Canada, d'où provient une grande partie de la viande chevaline commercialisée en grande surface en Europe, sont dénoncées mercredi dans des vidéos diffusées par des ONG allemande, suisse et française.

Des chevaux agonisants, des poulains morts de froid au sol dans un centre de la société Bouvry-Export près de Calgary, « le plus gros abattoir de chevaux au Canada », sont montrés dans une vidéo, relayée en France par l’association Welfarm de protection des animaux de ferme, qui fustige dans un communiqué « le vrai visage de la viande chevaline ». Les images filmées en janvier et février 2019, montrant des animaux tremblants, malades, couchés sur un sol gelé, ont été filmées par les associations suisse Tierschutzbund Zurich et allemande Animal Welfare Foundation (AWF). En Uruguay et Argentine, les images montrent des animaux maigres, ou parqués par milliers sans soins devant des abattoirs. Le continent américain est le principal producteur mondial de viande équine. Sur les quelque 4,8 millions d’équidés abattus dans le monde en 2012, 41% l’ont été en Amérique du Nord, 11 % en Amérique du sud, 11 % en Amérique centrale et seulement 8 % en Europe (24 % en Asie, 2 % en Océanie et 3 % en Afrique), selon les statistiques de la FAO. En France, où 10 200 équidés ont été abattus en 2017, soit 2 800 tonnes-équivalent carcasse, la consommation de viande de cheval est très marginale. Elle ne représente que 0,2 % des quantités de viande de boucherie achetées par les ménages en 2018, selon les statistiques de l’interprofession de la viande Interbev. Néanmoins, selon Welfarm, en 2018 la France a importé plus de 4 300 tonnes de viande chevaline des trois pays cités dans l’enquête des ONG (Argentine, Uruguay, Canada), et 77 % de la viande chevaline vendue en hypermarchés en est issue.

Contacté par l’AFP, un porte-parole de Bouvry-Export a indiqué que son entreprise était « strictement contrôlée par l’agence d’inspection sanitaire canadienne ». « Tout le monde peut venir sur place pour le constater par lui-même », a ajouté ce porte-parole sous couvert d’anonymat, jugeant par ailleurs que « l’activisme est hors de contrôle en ce moment, c’est tout ce que je peux dire ». Mercredi matin, les sociétés françaises d’importation de viande de cheval comme SNVC (Société normande de viandes et de courtage) qui importe sa viande depuis l’Uruguay, ou Equus, qui importe directement depuis Bouvry-Export au Canada, étaient injoignables.