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Total

La production de La Mède pourrait être exportée en Allemagne


AFP le 18/09/2019 à 10:34

Un changement de législation fiscale en France plombe la rentabilité de la bioraffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), dont la production pourrait devoir prendre le chemin de l'Allemagne, a déclaré mardi le PDG de Total.

Les députés avaient supprimé à la mi-décembre l’avantage fiscal dont pouvaient bénéficier les biocarburants à base d’huile de palme, ce qui menace  la viabilité de la bioraffinerie de La Mède, selon Total. « Le signal lancé aux investisseurs par la représentation nationale est très perturbant », a déclaré Patrick Pouyanné devant la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. « J’espère que ce sujet reviendra en débat. On pourrait considérer qu’un investissement réalisé, dont on change les règles du jeu, qui se traduit concrètement par une perte économique de près de 70 à 80 millions d’euros pour ce site et qui le met en difficulté, me paraît être un sujet qui mérite débat avec vous tous », a-t-il affirmé. Ces 70 à 80 millions d’euros représentent l’« impact » négatif sur le résultat économique du site, a précisé une porte-parole de Total.

Lire aussi : Démarrage de la bioraffinerie de Total à La Mède, malgré l’opposition écologiste

« On peut se retrouver dans la situation où cette usine va pouvoir tourner sur de l’huile de palme pour exporter toute sa production en Allemagne – c’est le schéma que nous étudions aujourd’hui – parce que les Allemands ont décidé d’appliquer les règles européennes », a poursuivi Patrick Pouyanné. La France a en effet choisi d’aller au-delà des règles européennes dans ce domaine, à la différence de son voisin. La bioraffinerie est issue de la reconversion d’une ancienne raffinerie et le biocarburant qui y est produit doit provenir en partie d’huile de palme, accusée par des associations environnementales de favoriser la déforestation. Selon Total, la bioraffinerie pourra traiter 650 000 tonnes par an et elle s’approvisionnera en huile de palme « durable et certifiée » à hauteur de 300 000 tonnes au maximum. Le groupe s’était aussi engagé à utiliser du colza français. Mais « bien évidemment, si tout reste en l’état avec cet amendement, nous ne pourrons pas tenir les engagements que nous avons pris à travers l’ensemble des filières », a indiqué le patron de Total.