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Contrôles sanitaires du Brexit

La France manque de vétérinaires dédiés


AFP le 04/12/2018 à 11:12

La France manque de vétérinaires pour mener les contrôles sanitaires aux frontières lors de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, a révélé lundi le ministre de l'agriculture Didier Guillaume.

« Aujourd’hui, 40 postes équivalent temps plein (de vétérinaires, NDLR) sont mis au budget 2019, est-ce que cela est suffisant ? Je ne le pense pas », a déclaré le ministre devant la commission spéciale Brexit de l’Assemblée nationale, présidée par le député des Hauts-de-Seine Jean-Louis Bourlanges (Modem). « À ce jour, il n’existe pas d’infrastructure dédiée au service d’inspection vétérinaire et phytosanitaire sur les sites de Calais, Dieppe, Caen-Ouistreham, Cherbourg, Saint-Malo ou Roscoff » a dit le ministre. « Et les points d’entrée de Dunkerque, Le Havre et Brest devront faire également évoluer les infrastructures de contrôle existantes ».

Les services du ministère sont en train de mener une « enquête interne » pour « préparer » un scénario de Brexit sans accord dans ces neufs points d’entrée. Mais selon lui, cette enquête a seulement permis pour l’instant de « dimensionner » les infrastructures temporaires qui seront mises en place d’ici le 30 mars. À plus long terme, pour quantifier les besoins des neuf sites, le ministre est resté évasif. « Nous n’avons pas la certitude de combien il en faudrait, et je n’ai aucun arbitrage pour vous dire combien il en faudrait » a-t-il dit aux députés, inquiets.

Sur le volume d’entrée de camions de marchandises en France venant du Royaume-Uni, le ministre a indiqué que « dans les Hauts-de-France, c’est 3 millions de camions, et en tout c’est 3,5 millions de camions », dont 100 000 devront être contrôlés. « Le temps de contrôle, c’est 15 à 45 minutes par lot, car ils contrôlent les camions trois par trois » a-t-il ajouté, en précisant qu’un travail était en cours avec les trois régions concernées, Hauts-de-France, Normandie et Bretagne ainsi qu’avec les gestionnaires des ports et du tunnel sous la Manche pour préparer le terrain. « 80 % des marchandises d’origine animale ou végétale expédiées du Royaume Uni passent aujourd’hui par la liaison du détroit de Dunkerque ou Calais » a-t-il dit. « C’est là que va se focaliser le travail ». « Jusqu’à aujourd’hui, les marchandises étaient échangées librement entre nos deux pays, donc aucun personnel dédié à ces contrôles du ministère n’était positionné sur ces points-là », a-t-il expliqué.

Devant l’inquiétude des députés, notamment celui de Calais, le ministre a évoqué la possibilité de « contrôles à distance sur les produits de pêche » et le recrutement « de vétérinaires non français ».