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Elections chambres d’agriculture 2019

La Coordination rurale en campagne pour « rendre l’agriculture aux agriculteurs»


TNC le 05/09/2018 à 10:12

C’est en restant fidèle à son slogan « Des prix, pas des primes » que la Coordination rurale entre en campagne pour les élections des chambres d’agriculture de janvier 2019. Une campagne pendant laquelle le syndicat veut dénoncer « l’échec du duo FNSEA-JA » à obtenir des prix rémunérateurs, « condition indispensable pour une agriculture pérenne ».

« Pour des chambres d’agriculture de proximité au service des agriculteurs » : voilà la première – mais non la principale – revendication de la Coordination rurale pour les élections des chambres d’agriculture de janvier 2019 .

Le syndicat, qui tenait une conférence de presse mardi 4 septembre 2018 pour présenter les grandes lignes de sa campagne électorale, veut s’opposer à la régionalisation excessive des chambres d’agriculture. « Il faut une gouvernance de proximité, et non des décisions prises à Bordeaux pour l’ensemble des agriculteurs de Nouvelle-Aquitaine », a expliqué Bernard Lannes, président de la Coordination rurale, défendant une « liberté de conseil » pour les agriculteurs. « On ne veut plus que les agriculteurs soient obligés de prendre une carte syndicale pour avoir un conseil juridique. On ne veut plus que certains services, le conseil juridique par exemple, soient délégués directement au syndicat majoritaire, comme c’est le cas dans certains départements. »

Bernard Lannes et Véronique Le Floc’h, les deux leaders nationaux de la Coordination rurale, entendent s’appuyer sur le « bon bilan » des quatre chambres départementales dirigées par des élus de la CR, à savoir le Calvados, la Charente, le Lot-et-Garonne et le Puy-de-Dôme, cette dernière étant co-dirigée avec des élus la Confédération paysanne. « Dans le Calvados, nous avons rouvert des bureaux locaux. Dans le Lot-et-Garonne, nous avons pu créer des bassins pour l’irrigation. Nos bilans sont positifs dans nos quatre chambres d’agriculture. En gérant mieux, on peut rester plus proches des agriculteurs. »

Sur le plan politique, la Coordination rurale compte reprendre les thèmes de campagne défendus lors du précédent scrutin il y a six ans et, surtout, capitaliser sur « l’échec flagrant du syndicat majoritaire FNSEA-JA ». Un « échec » qui a conduit, selon elle, au « mal-être grandissant des agriculteurs encore en place ». « Il est temps de repenser au bien-être des agriculteurs. 

« Le contrat de solutions FNSEA-JA, c’est un contrat de soumission : pour être là demain, mangez votre voisin et optimisez encore vos charges »

« Le contrat de solutions présenté par FNSEA-JA, ce n’est qu’un contrat de soumission pour poursuivre cette fuite en avant qui conduit à la disparition des agriculteurs », ont martelé les deux leaders syndicaux. « Dans ce contrat de soumission, les agriculteurs devront encore compresser leurs charges et manger leur voisin pour être là demain », a enchaîné Bernard Lannes. « Il faut redonner l’agriculture aux agriculteurs et revenir à la base de tout : des prix, pas des primes . Sans prix rémunérateurs, il n’y aura pas d’agriculture pérenne », a poursuivi Véronique Le Floc’h.

« Notre syndicalisme s’arrête à la sortie de la cour de ferme. Nous ne défendons pas l’agroalimentaire comme le fait le syndicat majoritaire. Les entreprises agroalimentaires ont leurs syndicats pour les défendre ». Et Bernard Lannes de résumer : « Si les agriculteurs ne prennent pas leurs responsabilités en ne votant pas le changement en janvier prochain, alors il ne faudra pas qu’ils se plaignent ensuite. »

Sur la forme, la Coordination rurale entend mener une « vraie campagne de terrain », avec des « apéros en campagne pour échanger avec les agriculteurs des vrais problèmes qu’ils rencontrent ». Le syndicat a commencé à dévoiler ses 30 « convictions ». 30 thématiques et revendications « incarnées par nos agriculteurs et élus », et qui seront défendues dans les départements, mais aussi sur les réseaux sociaux.

« Nous présentons des listes CR dans tous les départements, y compris dans les départements d’Outre-mer », assure Bernard Lannes. Il y aura bien quelques subtilités locales ça et là. Comme dans le Puy-de-Dôme, où une liste commune CR-Confédération paysanne sera reconduite. Mais le syndicat reste moins précis sur ses objectifs qu’il ne l’était en 2012-2013. « Notre objectif, c’est de faire mieux qu’il y a 6 ans, tant en nombre de chambres départementales qu’en résultat national ». En 2013, le syndicat avait obtenu un peu plus de 20 %, ravissant la deuxième place à la Confédération paysanne.

« L’arrivée du vote électronique peut changer les choses », assurent aussi les deux leaders de la CR, espérant profiter d’une plus grande participation.

En décembre 2016 déjà, le congrès annuel du syndicat ressemblait à une première remobilisation des troupes en vue du scrutin de janvier 2019. A Vannes les 5 et 6 décembre 2018, le prochain congrès constituera le point d’orgue de la campagne de la CR, un mois avant le début du scrutin.